Interrogé par les sénateurs le 17 octobre dernier dans le cadre de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, le chef d'état-major de l'armée de Terre (CEMAT) Jean-Pierre Bosser a rappelé le cap fixé par le gouvernement pour l'armée française, selon un compte-rendu mis en ligne le 6 novembre sur le renouvellement des équipements pour les soldats, la compétitivité de l'armement français, la maturité du programme Scorpion qui a vécu une gestation de 15 ans et, enfin, l'attention apportée au moral des effectifs. A cet égard, le CEMAT a admis : «Sentinelle I a laissé beaucoup de traces car l'opération a fonctionné avec des modes d'action très statiques particulièrement pénibles pour nos soldats.»
Le moment est venu de ne pas inscrire Sentinelle dans une sorte de plan "Vigipirate" permanent
S'il a estimé que l'opération Sentinelle II initiée en septembre 2017 avait permis de corriger le tir, il a également affirmé qu'il s'interrogeait «sur le visage que pourrait prendre Sentinelle III», pour laquelle il proposera un projet au ministre des Armées «d'ici quelques semaines». Son objectif est dorénavant d' «accroître la visibilité de la force armée sur le territoire, tout en baissant sa présence».
Selon le CEMAT, «la menace diminue» et «le moment est venu de ne pas inscrire Sentinelle dans une sorte de plan "Vigipirate" permanent».
Il a également émis ce diagnostic : «Deux choses me paraissent importantes sur Sentinelle : d'une part la manière dont on se présente sur le territoire national en termes d'action, d'autre part, la visibilité que l'on veut donner de nos soldats vis-à-vis des Français ou de nos adversaires potentiels.»
Depuis septembre 2017, le dispositif de l’opération Sentinelle a évolué pour le rendre plus mobile et imprévisible, selon les trois niveaux suivants : un échelon permanent, un échelon de renforcement et une réserve stratégique de 3 000 soldats appelés à intervenir en cas de besoin.