Mobilisés en masse le 4 novembre 2018 (avec un taux de participation de 80%), pour répondre à la question «Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?», 56,4% des Néo-Calédoniens se sont prononcés en faveur du «non». Un choix largement commenté au sein du paysage politique français.
Un vent de satisfaction qui prédomine
A travers son allocution adressée aux Français, le président de la République Emmanuel Macron a rapidement salué l'engagement des forces politiques calédoniennes dans «une campagne responsable et respectueuse des points de vue adverses». Le chef d'Etat français a exprimé son «immense fierté que la majorité des Calédoniens aient choisi la France», ajoutant : «Le seul vaincu est la tentation du mépris, de la division, de la peur, le seul vainqueur est l'esprit de dialogue que plus rien n'entamera.»
Une satisfaction partagée au sein de l'exécutif avec par exemple, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui a affiché sa «fierté et [sa] confiance en l’avenir de l’archipel» ou encore la ministre des Outre-mer, Annick Girardin qui s'est félicité d'«un rendez-vous démocratique réussi».
Au sein de l'opposition, à droite comme à gauche, c'est tantôt l'issue du scrutin, tantôt son organisation qui ont été applaudies.
A travers un communiqué publié le jour-même, la dirigeante du Rassemblement national, Marine Le Pen a salué une «refondation souveraine issue des urnes» et s'est réjouie d'«un formidable attachement des Calédoniens à la France».
«Un moment historique pour les Calédoniens [qui] ont lié leur destin à la France», s'est félicité le président des Républicains Laurent Wauquiez.
Nicolas Dupont-Aignan, fondateur de Debout la France, a de son côté considéré que la Nouvelle-Calédonie avait «fait le choix de la République et refusé le chaos indépendantiste !»
Député de Seine-et-Marne et Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure a commenté le choix des Néo-Calédoniens à travers une série de trois tweets, affirmant dans le premier d'entre eux : «Le dialogue s’est substitué au conflit.»
Quant à Benoît Hamon, fondateur du mouvement Génération.s, il s'est de son côté félicité d'«un processus démocratique remarquable», affirmant que le débat politique allait se poursuivre. «Ce n'est pas la fin de l'Histoire» a-t-il affirmé.
«Plus que jamais, nos destins sont liés avec ce résultat très net», avait tweeté le président de l'Union populaire républicaine, François Asselineau. Une position qu'il a expliquée lors de sa venue au JT de RT France, le jour même.
La profonde déception de Jean-Luc Mélenchon
La réaction du chef de file des insoumis a nettement tranché avec la satisfaction générale de ses rivaux politiques. Le député des Bouches-du-Rhône a en effet qualifié le résultat du référendum de «profonde déception pour toute personne qui croit à la nécessité d’une pleine souveraineté des populations de l’archipel», préférant centrer son commentaire sur le clivage existant parmi les Néo-Calédoniens. «Dans une population qui demeure fortement clivée, où la communauté de vie demeure fragile, il n’y aurait rien de pire qu’une porte ne se referme définitivement sur les espoirs levés il y a 30 ans», a-t-il estimé. Jean-Luc Mélenchon a cependant précisé que sa formation politique adressait aux populations qui se sont exprimées «un salut républicain confiant dans l’avenir de la paix et de la souveraineté populaire».
Pour rendre le scrutin incontestable, 250 délégués dépêchés par l'Etat et des experts de l'ONU étaient présents dans les bureaux de vote.
Le référendum du 4 novembre vient parachever les promesses des accords de Nouméa signés en 1988. Ce vote avait été prévu entre 2014 et 2018, pour finalement se tenir en novembre 2018.
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