France

«Allô, c'est Jean-Yves le Drian», l'arnaque était au bout du fil

Voilà une histoire abracadabrantesque qui aura nécessité un solide sang-froid : se faisant passer pour le ministre français de la Défense, des escrocs ont appelé plusieurs chefs d'Etat africains dans le but de leur soutirer de l'argent.

Ces escrocs, basés en Israël, utilisaient le même mode opératoire : des téléphones aux numéros virtuels acquis via une plateforme Voxbone.

Se faisant passer pour «ce cher Jean-Yves», ils expliquaient alors aux chefs d'Etat contactés que plusieurs agents des services spéciaux français avaient été capturés par des groupes djihadistes.

La suite est tout aussi délectable puisque, toujours selon le scénario au cordeau des escrocs, le paiement de la rançon ne pouvant se faire directement, il fallait que ces chefs d'Etat africains avancent les millions d'euros de la prétendue rançon pour ensuite être évidemment remboursés par l'Agence française de développement.

S'ensuivait l'envoi par mail d'un numéro de compte d'une banque de Hong Kong.

Si les trois ou quatre chefs d'Etat contactés se sont montrés suffisamment  méfiants pour ne pas donner suite, ils ont tout de même averti les autorités françaises. Jean-Luc le Drian a d'ailleurs déposé plainte.

Ceci n'est qu'une énième redite de l'arnaque dite «au président» ou encore aux faux ordres de virements internationaux (Fovi). Mais ce type d'escroquerie vise généralement des compagnies internationales et c'est sans doute la première fois qu'elle prend pour cible des autorités officielles.