France

Des antispécistes revendiquent l'incendie criminel d'un abattoir dans l'Ain

Des militants anonymes ont affirmé avoir participé à la destruction partielle d'un abattoir à Haut-Valromey. Ils estiment avoir reçu le soutien «de complices humains et non-humains qui n'étaient pas présents parce qu'enfermés ou menacés de l'être».

«Pour la propagation d'un chaos qui refuse de choisir entre l'amour et la violence» : le 5 octobre, deux anonymes au discours antispéciste radical ont revendiqué l'attaque d'un abattoir à Haut-Valromey dans l'Ain dans la nuit du 27 au 28 septembre. Sur le site alternatif Indymedia, «Lune Blanche» et «Meute Noire» ont proclamé leurs intentions et précisé que leur but était de «replacer l'antispécisme dans une optique de conflictualité permanente avec toutes les autorités».

Par voie de conséquence, l'incendie criminel est assumé par ces militants qui ont attesté avoir reçu le soutien de «non-humains» : «En menant cette action, nous avons été accompagnés par nos complices humains et non-humains qui n'étaient pas présents parce qu'enfermées ou menacés de l'être.»

Toutefois, «Lune Blanche» et «Meute Noire» confessent une autocritique : «Lors de l'attaque de cet abattoir, nous avions conscience que des vaches y étaient enfermées et bien que nous avons essayé de limiter les risques pour elles, nos actes ont pu les stresser ou les faire souffrir.» Allant jusqu'au bout de leur logique, les deux militants ont «salué les toujours plus nombreuses attaques de boucheries ayant eu lieu depuis le début de l'année».

D'ailleurs, ils menacent en filigrane toute personne possédant chez lui ne serait que quelques animaux d'élevage ou en «exploiterait» : «Soyons clair, nous ne cautionnons aucun élevage aussi bienveillant soit-il.» Les anonymes ont en outre condamné tout individu qui pratiquerait «l'arrachage de fruits sauvages au jour qui se lève».

Depuis le sinistre, qui a réduit en cendres la moitié des 4 000 mètres carrés des Etablissements Gesler et mis au chômage technique 80 personnes, une enquête pour «destruction volontaire de biens par substances incendiaires» a été ouverte par le parquet de Bourg-en-Bresse.

Huit départs de feu ont été recensés par les gendarmes sur le site, où l'entrepôt de salaison, l'atelier de découpe et les bureaux sont partis en fumée. Il n'y a eu aucun blessé et les bêtes présentes lors du feu ont été rapidement évacuées. «Il s'agit d'un acte terroriste ! D'un terrorisme alimentaire commis au nom d'une idéologie extrémiste», a dénoncé ce 4 octobre Myriam Gesler, la directrice générale de l'abattoir, lors du sommet de l’Elevage en Auvergne. Elle a également visé les mouvements antispécistes qui multiplient les attaques de boucheries en France.

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