Interrogée sur l'antenne de RTL sur la polémique autour de la photographie où l'on voit Emmanuel Macron au côté d'un jeune Saint-Martinois faisant un doigt d'honneur, Marlène Schiappa s'en est pris aux critiques formulées par Marine Le Pen. La secrétaire d'Etat en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes a estimé que les commentaires de la présidente du Rassemblement national (RN) n'avaient aucun intérêt car «elle est leader d'un grand parti raciste, d'extrême droite». Pour elle, ce qui choque Marine Le Pen, «ce n'est pas que le président pose à côté d'un jeune, c'est la couleur de peau de ce jeune».
A chaque fois que le président pose avec des personnes de couleur noire, Marine Le Pen s'offusque. Donc cela n'a pas grand intérêt
Sur la photographie incriminée, ayant émargé sur Twitter le 30 septembre, on peut voir le locataire de l'Elysée tout sourire entre un jeune ex-braqueur (à droite) et un autre jeune homme, torse nu et gratifiant l'objectif d'un doigt d'honneur. A l'instar d'autres responsables politiques du Rassemblement national et de droite, Marine Le Pen s'est indignée de cette image, la qualifiant d'«impardonnable». «On ne trouve même plus de mots pour exprimer notre indignation. La France ne mérite certainement pas cela», a écrit la présidente du Rassemblement national sur son compte Twitter.
Emmanuel Macron pardonne les «bêtises» de la jeunesse
Interrogé le 30 septembre par la presse sur la polémique autour de cette photographie, Emmanuel Macron a voulu se positionner en père de la nation en déclarant lors d'un point presse : «Ce qui fait que je me suis battu pour être élu face à Marine Le Pen et que je suis là aujourd'hui, c'est parce que j'aime chaque enfant de la République, quelles que soient ses bêtises.» Le président a expliqué que l'un des deux jeunes sur la photographie, chez qui il s'était invité, était récemment sorti de prison pour braquage. Le second, qui a fait le geste déplacé, «est en CAP, il fait des études», d'après Emmanuel Macron. «On ne tirera rien des discours de haine», avait-t-il poursuivi, «[et] il faut arrêter de penser que notre jeunesse, parce qu'elle est d'une certaine couleur ou à un moment a fait des bêtises, il n'y a rien à en tirer», a-t-il insisté. «Marine Le Pen n'est pas avec le peuple», avait poursuivi Emmanuel Macron. «Marine Le Pen, c'est l'extrême droite, et l'extrême droite ce n'est pas le peuple. Je suis président de la République et je ne laisserai à personne le peuple», avait-t-il assuré.
Même son de cloche le lendemain chez Marlène Schiappa, donc, pour qui le problème de Marine Le Pen n'est pas le doigt d'honneur mais le racisme qu'elle attribue à la présidente du RN : «A chaque fois que le président pose avec des personnes de couleur noire, Marine Le Pen s'offusque. Donc cela n'a pas grand intérêt», a conclu Marlène Schiappa.
En opération de reconquête auprès des Français, alors que sa cote de confiance est au plus bas, Emmanuel Macron est allé à la rencontre d'habitants de Saint-Martin, le 30 septembre, un an après le passage dévastateur de l'ouragan Irma qui avait ravagé l'île des Antilles.