Echanges tendus entre le président du Sénat et le président de la République ? Selon les informations de L'Obs, Emmanuel Macron aurait appelé le président du Sénat Gérard Larcher (Les Républicains) le 11 septembre pour se plaindre de la tournure des travaux parlementaires sur l'affaire Benalla, alors que le président de la commission d'enquête Philippe Bas (Les Républicains) souhaite y auditionner Alexandre Benalla lui-même.
Emmanuel Macron aurait enjoint Gérard Larcher de garantir les équilibres institutionnels, estimant que la commission sénatoriale emmenée par Philippe Bas s’en éloignait. Le garde des Sceaux, Nicole Belloubet, n'a pas dit autre chose le lendemain en jugeant que les sénateurs commençaient à empiéter sur le terrain de la justice... et de dénoncer une «instrumentalisation politique» de l'affaire au micro de France Inter.
Selon L'Obs, le chef de l'Etat aurait par ailleurs «désapprouvé devant des visiteurs les propos d’Alexandre Benalla rapportés par France Inter».
Ce dernier avait déclaré : «Ces gens-là [...] sont des petites gens, qui n'ont jamais existé dans le paysage politique français et qui aujourd'hui, à travers Benalla, veulent essayer d'avoir le président Macron. Mais ils n'y arriveront pas !»
La goutte de trop pour le président du Sénat qui avait réagi sur LCI : «Je ne laisserai pas insulter l'institution qu'est le Sénat. Cette commission est totalement souveraine, c'est elle qui écoutera, entendra et décidera».
Enfin, et surtout, selon RTL, Emmanuel Macron n'aurait pas apprécié une déclaration de Philippe Bas qui avait assuré que «le Parlement contrôle l'exécutif». Le chef de l'Etat aurait apporté une petite nuance importante : le parlement contrôle le gouvernement, mais pas l'Elysée.
Quoi qu'il en soit, les travaux de la commission d'enquête ont repris au Sénat et Alexandre Benalla doit être auditionné le 19 septembre, selon les informations de BFMTV.
Lire aussi : «Contraint», Alexandre Benalla accepte de se rendre à la commission d'enquête du Sénat