Alexandre Benalla refuse de se rendre à la commission d'enquête sénatoriale avant la fin de l'enquête judiciaire dans le cadre de laquelle il est mis en examen pour des violences contre un manifestant le 1er mai à Paris, selon son avocat, qui intervenait ce 11 septembre sur LCI.
«Il ne veut pas aller devant une commission faire des déclarations qui lui seraient reprochées par les magistrats instructeurs», a déclaré son avocat Laurent-Franck Liénard, précisant que l'ancien chargé de mission de l'Elysée accepterait «de répondre aux questions de la commission sénatoriale sitôt l'instruction close».
Cette commission souhaitait l'entendre le 19 septembre. Le co-rapporteur de la commission sénatoriale d'enquête chargée de l'affaire, Jean-Pierre Sueur, a fait savoir qu'Alexandre Benalla devrait se présenter au Sénat s'il était convoqué.
«Alexandre Benalla est au cœur de l'instruction judiciaire», a insisté l'avocat, ajoutant qu'il réservait «l'ensemble de ses réponses aux magistrats instructeurs». Il a rappelé que son client ne pouvait répondre à des questions relatives au 1er mai, avançant que la commission sénatoriale n'avait pas le droit d'empiéter sur l'enquête judiciaire, au nom de la séparation des pouvoirs.
L'avocat d'Alexandre Benalla invoque le «secret professionnel»
Les sénateurs peuvent en revanche interroger Alexandre Benalla sur le reste de l'affaire, et notamment son rôle au sein de la présidence. Cependant, l'avocat a fait valoir que les activités de son client à l'Elysée étaient couvertes par «le secret professionnel» et qu'il était «habilité secret défense». Dans ce contexte, «il ne peut pas aller devant une commission d'enquête, ça ne lui est pas autorisé», selon l'avocat.
Le conseil de l'ancien adjoint au chef de cabinet d'Emmanuel Macron a toutefois précisé que son client lui avait personnellement confirmé vouloir s'exprimer devant la commission sénatoriale, ce qu'il avait déjà dit publiquement pendant l'été. «[Mais] je lui ai conseillé de ne pas y aller», a poursuivi son avocat.
Filmé en train de violenter un manifestant en marge des défilés du 1er-Mai, Alexandre Benalla a été mis en examen le 22 juillet notamment pour «violences en réunion» aux côtés d'un employé de la République en marche, Vincent Crase. Trois policiers sont également mis en examen pour «détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection» et «violation du secret professionnel».
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