Selon les informations du journal Le Parisien, l’Elysée a adressé une fin de non-recevoir aux députés qui souhaitaient prendre connaissance du salaire d'Alexandre Benalla. Selon la déclaration sous serment de Patrick Strzoda, ce salaire correspondait à celui d’un chargé de mission, ni plus ni moins, sans primes. Mais quant à savoir quelles étaient les sommes exactes, il faudra s'armer de patience, voire d'espoir, au grand dam de la transparence prônée par Philippe Bas, le président LR de la commission d'enquête du Sénat.
Le 24 juillet, le député UDI d'Eure-et-Loir Philippe Vigier, ex-président de la commission des Finances à l'Assemblée, son successeur Lise Magnier et Eric Woerth, président LR de la commission des finances au Palais Bourbon, adressaient à la présidence un courrier afin de solliciter quelques éléments de réponse dans cette affaire : combien gagnait réellement Alexandre Benalla au sein du cabinet de l'Elysée ? Avait-il ou non été payé pendant sa suspension supposée de 15 jours en mai 2018 ?
Les députés ont également demandé à obtenir une copie de l'acte de licenciement du conseiller ainsi que de son contrat de travail. Enfin, ces derniers voulaient avoir accès à l'ensemble des dépenses de sécurité de l'Elysée (matériel, équipement, personnel, fonctionnaires et contractuels).
Patrick Strzoda vient de mentir en direct
Réagissant à l'audition de Patrick Strzoda le 24 juillet devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, le député Philippe Vigier avait dénoncé dans les colonnes du Parisien les propos du chef de cabinet de l'Elysée : «Patrick Strzoda vient de mentir en direct». Selon l'élu d'Eure-et-Loir, lorsque Patrick Strzoda a affirmé que les informations relatives aux émoluments d'Alexandre Benalla étaient disponibles auprès de la Cour des Comptes et de la mission parlementaire de la commission des Finances, il a menti.
Dans un courrier en date du 1er août, toujours selon cette source, l'Elysée aurait répondu aux députés, mais aurait invoqué le «principe de la séparation des pouvoirs», estimant que l'autonomie financière des services de l'Elysée était ici garantie par la constitution, au titre de la séparation des pouvoirs. La présidence a, au passage, renvoyé les députés à leur mission : «Le Parlement vote la loi. Il exerce son contrôle l’action du gouvernement ; c’est dans ce cadre que s’inscrit l’action de la commission des Finances.»