France

L'ONU demande à la France un plan d'urgence pour la situation des migrants de Calais

Le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies a appelé la France à présenter un plan d'urgence «global» par rapport à la crise des migrants à Calais, souhaitant que les moyens mobilisés soient les mêmes que lors de catastrophes naturelles.

«Le  HCR réitère son appel de l'été 2014 pour une réponse urgente, globale et durable en premier lieu par les autorités françaises», souligne un communiqué du HCR diffusé à Genève, rappelant à la France ses devoirs en termes de droits de l'Homme face à quelque 3 000 migrants qui cherchent depuis Calais à se rendre en Angleterre.

Vincent Cochetel, responsable de la division Europe du HCR a affirmé qu'il s'agissait d'une «urgence civile» qui devait être «traitée comme telle», soulignant que cette crise, qui concerne en moyenne 3 000 personnes sur place, était «gérable».

Il a néanmoins rappelé que le problème de Calais se posait depuis désormais 14 ans et qu'il allait continuer à se poser car «on ne peut pas changer la géographie». Selon lui, des «mesurettes» ne suffiront pas. 

Vincent Cochetel, qui a déploré que personne ne [prenne] les mesures adéquates pour mettre fin à la situation», a notamment exprimé sa volonté d'utiliser des casernes inoccupées en France pour loger ces réfugiés et leur fournir des conditions de vie adéquates.

Le responsable demande également que le processus des demandes d'asile en France soit révisé, expliquant que dans de nombreux pays d'Europe, l'opération était réalisée le jour-même alors qu'en France, la procédure prend sept semaines.

Le HCR critique par ailleurs le manque de coopération de la Grande-Bretagne qui refuse notamment de considérer les demandes de réfugiés qui ont des liens avérés avec la Grande-Bretagne et que les autorités françaises transmettent régulièrement à leurs homologues britanniques.   

«La situation à Calais est en grande partie le résultat d'une application non coordonnée et partielle du système commun européen pour l'asile par les pays de l'UE», estime le HCR dans sa déclaration.

Pour Vincent Cochetel, l'urgence est d'autant plus grande que le nombre de femmes et d'enfants parmi ces migrants qui cherchent à traverser la Manche a augmenté et qu'il constitue une population encore plus vulnérable.

Selon lui, le centre d'hébergement de 150 places ouvert pour eux dans la ville par les autorités «n'est pas suffisant».

Il demande également que ceux qui ne répondent pas aux critères de réfugiés et sont des migrants économiques soient reconduits dans leur pays «de façon humaine» par les pays européens.