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Alexandre Benalla s'est-il vraiment mis en scène sur Tinder en utilisant l'image du président ?

Dans son édition du 3 août, le magazine people Closer affirme avoir retrouvé le compte Tinder d'Alexandre Benalla. Selon le journal, l'ancien chargé de mission de la présidence mettait en avant sa proximité avec le président de la République.

Le magazine people Closer, publié ce 3 août, dévoile des images du profil qu'Alexandre Benalla aurait utilisé sur la célèbre application de rencontres Tinder. Si l'ancien chargé de mission de l'Elysée, qui devait se marier le 21 juillet, a certes le droit à une vie privée, certaines questions peuvent cependant être posées quant à sa responsabilité en tant que proche conseiller en sécurité d'Emmanuel Macron.

Ce qui m'étonne, c'est qu'il puisse avoir eu à connaître des décisions concernant la sécurité du président

Car selon les informations du magazine Alexandre Benalla se serait mis en scène sur le réseau de rencontres en utilisant une photo où on le voit en compagnie d'Emmanuel Macron et de Donald Trump. Selon Closer, Alexandre Benalla aurait choisi le pseudonyme de «Mars» pour figurer sur Tinder. Et le magazine de relever, non sans quelque malice, que la planète Mars est celle qui précède Jupiter dans le système solaire.

La sécurité du président aurait-elle pu en pâtir ?

Les éléments révélés par Closer pose la question de la sécurité du chef de l'Etat : un collaborateur affichant sa proximité avec le président ne serait-il pas susceptible d'être approché par des individus aux intentions moins aimables qu'une simple rencontre amoureuse ?

Alain Le Caro, créateur du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), avait déploré le 21 juillet sur FranceInfo l'implication réelle ou supposée du chargé de mission de l'Elysée dans la sécurité du chef de l'Etat français : «Ce qui m'étonne, c'est qu'il puisse avoir eu à connaître des décisions concernant la sécurité du président. [...] On peut très bien concevoir qu'il connaisse l'organisation des voyages, puisqu'il était adjoint au chef de cabinet et qu'à ce titre, il pouvait avoir à connaître des dispositifs de sécurité. Mais jamais, en aucun cas, devoir s'immiscer dans l'organisation-même de la sécurité.»

S'il a été établi qu'Alexandre Benalla ne faisait pas partie intégrante du GSPR, l'audition du colonel Lionel Lavergne qui dirige actuellement ce groupe a cependant permis de confirmer que le chargé de mission avait participé à des groupes de travail sur la réorganisation des «mousquetaires du président», ainsi que les avait surnommé Alain Le Caro dans son ouvrage du même nom paru en 2017.

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