Très attendu depuis le début de l’affaire Benalla, Emmanuel Macron s’est exprimé ce 24 juillet devant les députés de la majorité à la maison de l’Amérique Latine, à Paris. Si ses fidèles soutiens ont loué son intervention, l’opposition a quant à elle rapidement formulé des critiques acérées.
Envolée de testostérones
«Macron, ce soir, devant des députés LREM : "Le seul responsable, c’est moi, qu’ils viennent me chercher". Oh ! Une envolée de testostérones ! Mais pas au point de venir s’expliquer devant le pays et devant les commissions d’enquêtes parlementaires. Un Rambo d’opérette», a raillé le porte-parole du Parti communiste français (PCF) Olivier Dartigolles.
De son côté, Alexis Corbière, de la France insoumise (LFI) a exhorté Emmanuel Macron à venir s’exprimer devant les élus en commission d’enquête en faisant allusion à l’une de ses déclarations : «S'ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu'ils viennent le chercher.»
L’incroyable arrogance
Le député de la septième circonscription de la Seine-Saint Denis a été rejoint par son collègue de parti Bastien Lachaud. Celui-ci a pour sa part dénoncé «l’incroyable arrogance» du chef de l’Etat «qui se croit tout permis tel un monarque républicain absolu.»
«Si tel est le cas pourquoi avoir attendu la semaine dernière pour le licencier ? Pourquoi l’avoir dans les faits maintenu dans ses fonctions ? Pourquoi l’avoir couvert ? Le storytelling ne fonctionne plus», a tweeté le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, en réaction au sentiment de «trahison» exprimé par Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron parle à Emmanuel Macron
A droite de l'échiquier politique, les critiques ont également fusé. Le sénateur Les Républicains (LR) de la Vendée Bruno Retailleau a déploré le choix du président de la République de s’adresser à sa propre majorité et non à l’ensemble des Français.
Même son de cloche du côté du député Rassemblement national (RN) Ludovic Pajot : «Au lieu de s'exprimer devant les Français, Macron préfère s'expliquer lors d'une soirée des députés de la majorité. Quel mépris envers le peuple et nos institutions!»
Le président du mouvement Les Patriotes Florian Philippot a également commenté l’intervention du locataire en des termes similaires :«"Qu’ils viennent me chercher" : Macron veut-il être pris au mot ? Les Français vont finir par s’agacer assez fortement de ce mépris permanent !»