Affaire Benalla : devant l'Assemblée nationale, Gérard Collomb sous le feu des députés
Le ministre de l'Intérieur a été auditionné à l'Assemblée nationale. Il lui est reproché de n'avoir pas réagi après avoir eu connaissances des violences commises par Alexandre Benalla, au lendemain des faits.
Auditionné à l'Assemblée nationale, le préfet de police de Paris Michel Delpuech a expliqué sa version de la chronologie des faits. Concernant la présence d'Alexandre Benalla à la place de la Contrescarpe le 1er mai 2018, le haut fonctionnaire de police a notamment affirmé n'avoir «jamais été sollicité en ce sens».
Il assure par ailleurs avoir reçu, le 2 mai au matin, une alerte de l'Elysée concernant une vidéo qui allait circuler sur les réseaux sociaux. Alerte suite à laquelle Michel Delpuech a affirmé avoir pris deux initiatives : il explique avoir d'une part joint le cabinet de l'Intérieur «qui était déjà informé» et d'autre part avoir lancé des investigations en interne «pour savoir pourquoi Alexandre Benalla était présent place de la Contrescarpe».
Le ministre de l'Intérieur, particulièrement sous pression, s'est dédouané de toute responsabilité dans la crise Benalla, soulignant que c'était au cabinet du président et à la préfecture de police d'agir.
Pas décidé à servir de fusible ? #Collomb pointe le cabinet de l'#Elysée dans l'affaire #Benalla
— RT France (@RTenfrancais) 23 juillet 2018
➡️ https://t.co/iFtCcvR6kJpic.twitter.com/EyjImFRy1BMarine Le Pen a demandé au ministre de l'Intérieur si un garde du corps pouvait intervenir auprès du président de la République «sans que le ministère de l'Intérieur ne fasse une enquête, sans que son casier judiciaire ne soit vérifié, sans qu'il ne dépende du GSPR ou du commandement militaire de l'Elysée».
Gérard Collomb a assuré que le ministère de l'Intérieur a demandé au Cnaps (Conseil national des activités privées de sécurité) si Alexandre Benalla était susceptible de remplir sa fonction et a ajouté : «Le président de la République fait les choix qu'il croit devoir faire.»
Nicolas Dupont-Aignan à Gérard Collomb : «Je voudrais comprendre comment un directeur de cabinet qui relate un fait grave d'un conseiller du président de la République peut ne pas informer le ministère de l'Intérieur des données factuelles qui sont celles de ce chargé de mission.»
Gérard Collomb souhaite préciser que son directeur de cabinet a contacté celui de l'Elysée, qui a répondu : «Ce sont des faits inacceptables, une sanction disciplinaire sera prise.»
Sanctions disciplinaires ou mesures conservatoires contre Alexandre Benalla ? Gérard Collomb précise : "Le directeur de cabinet du président a répondu qu'une sanction disciplinaire serait prise."@gerardcollomb >> https://t.co/PuE92LcKIO#DirectAN#Benallapic.twitter.com/drLFihVdQz
— LCP (@LCP) 23 juillet 2018Eric Coquerel interroge Gérard Collomb sur la première sanction initiée contre Alexandre Benalla : «deux semaines de mise à pied, plus une promotion matérielle [...] N'était-ce pas ridiculement bas ?»
Le ministre de l'Intérieur affirme que c'est la raison pour laquelle une enquête de l'IGPN a été diligentée : «Effectivement, ça ne nous semblait pas normal.»
«On ne peut pas dire que Monsieur Benalla n'ait aucune connaissance» : Gérard Collomb rappelle qu'Alexandre Benalla dispose, entre autres d'«une carte professionnelle d'agent de sécurité».
Commentant les «problèmes psychologiques» d'Alexandre Benalla soulevés par un député, Gérard Collomb répond : «Vous comprendrez que n'étant pas psychologue, je sais qu'il y en a à l'Assemblée nationale, je ne sois pas le mieux placé pour vous répondre.»
Qui a remis les insignes de police à Monsieur Benalla ?
«Il est normal qu'il ait eu l'habillement et le casque, il n'est pas normal qu'il ait eu le brassard et l'appareil radio» répond le ministre de l'Intérieur.
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Port d'arme, brassard, salaire de 10 000 €, grade de lieutenant colonel, voiture de fonction avec gyrophares intégrés : interrogé sur tous les aspects matériels dont bénéficiait Alexandre Benalla, Gérard Collomb répond : «Je ne suis pas en mesure de vous indiquer pourquoi et comment il a pu disposer d'un véhicule avec ce type d'équipement, mes services n'ont jamais équipé ce véhicule.»
Pourquoi #Benalla disposait d'une voiture avec des équipements prévus d'ordinaire pour les "ministres" ou "hauts fonctionnaires" ? "Je ne suis pas en mesure de vous l'indiquer, mes services n'ont jamais équipé ce vehicule", assure Gérard Collombhttps://t.co/5BdQfGiSMr#DirectANpic.twitter.com/KNhOzXibDb
— LCP (@LCP) 23 juillet 2018Interrogé sur les raisons de l'intervention des forces de l'ordre dans la scène filmée, le ministre de l'Intérieur affirme que les personnes présentes avaient été vues jeter des projectiles sur les policiers.
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb passe sur le grill ce 23 juillet, dans le cadre de l'affaire Benalla : il est auditionné à l'Assemblée nationale, alors que certains députés, dont le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, ont d'ores et déjà appelé à sa démission.
Le membre du gouvernement est mis en cause pour ne pas avoir saisi la police des polices (IGPN) ni la justice pour des faits datant du 1er mai, dont il avait pris connaissance le 2 mai, selon plusieurs médias, dont Le Figaro et Le Monde. Une information confirmée à ce dernier par la place Beauvau. L'opposition accuse le pouvoir d'avoir voulu étouffer l'affaire.
L'audition du préfet de police de Paris, Michel Delpuech, à l'Assemblée nationale, est quant à elle prévue dans la même journée, à 14h.
#AffaireBenallaMacron : Emmanuel #Macron prendra la parole publiquement «quand il le jugera utile»
— RT France (@RTenfrancais) 22 juillet 2018
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Les vidéos montrant Alexandre Benalla, un collaborateur de l'Elysée, en train de violenter des manifestants le 1er mai à Paris, alors qu'il accompagnait les forces de l'ordre en tant qu'«observateur», ont plongé depuis le 18 juillet l'exécutif dans sa plus grave crise politique.
Quatre jours après la révélation de ce que certains qualifient désormais de scandale d'Etat, l'AFP apprenait de l'entourage du président de la République que celui-ci prendrait la parole publiquement «quand il le jugera[it] utile». Emmanuel Macron aurait par ailleurs affirmé : «Il n'y a pas eu et il n'y aura pas d'impunité».
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