Le 20 juillet au matin, Patrick Gorei, qui tient une boucherie-charcuterie au centre-ville de Cattenom, en Moselle, a eu la mauvaise surprise de découvrir que la devanture de son commerce avait été vandalisée.
«Défoncée comme à coups de barre en fer», témoigne-t-il auprès de France 3 Grand-Est. «Je pense qu'ils n'ont pas eu le temps de faire plus de dégâts car avec la centrale, il y a de la circulation très tôt au village. Ils ont dû être dérangés», poursuit-il, précisant que les faits s'étaient produits selon lui vers 4h ou 5h du matin. «Chacun peut penser ce qu'il veut, nous on aime notre métier, on aime travailler la viande et préparer de beaux produits pour nos clients. Les animaux que nous travaillons, ils sont destinés à la vente et pas issus d'abattages clandestins, non contrôlés. Tout est fait dans les règles», soutient-il, dénonçant à travers ces actions «une forme de racisme».
Le commerçant, qui estime à 2 500 euros le coût des dommages, n'a pas de doute quant à l'identité des coupables : il s'agit selon lui d'activistes vegans radicaux, comme ceux qui ont mené des actions dans la région Hauts-de-France en avril dernier, ou encore à Paris au mois de juin.
Une hypothèse renforcée par un autre incident qui a eu lieu la même nuit à Hayange, quelques kilomètres plus au sud. Le Républicain Lorrain rapporte que la vitrine de la boucherie d'Alexandre Dellarovere a été brisée et une inscription «stop specisme» taguée sur son rideau de fer. Il affirme en outre avoir reçu «des photos et des SMS menaçants» sur son téléphone portable personnel. Les deux commerçants ont déposé plainte au commissariat.
Dans une lettre adressée aux pouvoirs publics fin juin, la Confédération française de la boucherie-charcuterie s'alarmait de la violence croissante, d'après elle, d'activistes végétariens, réclamant la protection de la police au ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
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