«L'Elysée, ça fout la trouille à tout le monde» : c'est ce qu'a admis Philippe Capon du syndicat des gardiens de la paix Unsa-Police, cité par le journal Le Monde. Cela explique peut-être la passivité des CRS entourant Alexandre Benalla et Vincent Crase le 1er mai, alors qu'ils s'en prenaient violemment à des manifestants.
Parmi les protagonistes de cet épisode, l'un d'eux s'est fait remarquer dans les vidéos exhumées et diffusées depuis le début de l'affaire. Habillé en civil, grand de taille, cheveux châtains et portant des lunettes, Philippe Mizerski est le «troisième homme» qui apparaît sur la vidéo des violences commises par Alexandre Benalla et Vincent Crase le 1er mai dernier.
Policier de la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC), Philippe Mizerski était chargé ce jour-là d'encadrer Alexandre Benalla, le chargé de mission de l'Elysée. Pendant que ce dernier et son compère tabassaient des manifestants, outrepassant largement leurs prérogatives, le policier ne s'est pas le moins du monde interposé. Pire encore, il ne s'est pas contenté d'observer passivement la scène : il a empêché une femme de venir au secours de son ami qu'agressait Alexandre Benalla.
La préfécture de police a également confirmé à France-Soir que le policier était en mission ce 1er mai place de la Contrescarpe. Chargé d'encadrer Alexandre Benalla, présent sur les lieux sous statut «d'observateur» en tant que chargé de mission auprès de la présidence de la République, Philippe Mizerski semble avoir adopté un comportement qui pose lui aussi des questions.
L'enquête de l'IGPN, la «police des polices», saisie par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, devra sans doute éclaircir ce point. Ce dernier sera auditionné le 23 juillet à 10h dans le cadre de l'affaire Benalla par la commission des Lois de l'Assemblée nationale dotée des pouvoirs d'enquête, ainsi que l'a annoncé ce 21 juillet sa présidente Yaël Braun-Pivet (LREM).