France

Hidalgo va-t-elle armer sa police municipale pour charmer la droite à Paris ?

Anne Hidalgo a deux ans pour convaincre les Parisiens de la réélire à la mairie de Paris. Mais gênée par des échecs répétés dans le domaine de la mobilité, l'édile socialiste semble envisager de muscler ses propositions en matière de sécurité.

Alors que les élections municipales qui se tiendront dans deux ans approchent à grands pas, le maire de Paris Anne Hidalgo paraît sur le point de céder dans le dossier d'une police municipale parisienne armée.

Dans la capitale française, c'est la police nationale qui assure traditionnellement la sécurité des riverains et le maire était traditionnellement réputé pour ne pas être favorable à la création d'une police municipale. En cela, Anne Hidalgo s'accordait aux desiderata des franges écologiste et communiste de sa majorité opposées à cette idée.

Or, faisant peut-être fi de leurs réticences, le maire de Paris irait même jusqu'à envisager d'armer ces éventuels nouveaux effectifs, à l'instar des polices de Béziers, de Cannes et de Nice. Selon les informations du Monde, un audit aurait déjà été commandé par la ville et sera rendu à la fin de l'année 2018 afin de parvenir à «des propositions» de la mairie au début de l'année 2019.

Cette information a fuité le 2 juillet à l'occasion d'une confidence opportunément glissée par Anne Hidalgo, elle-même, à des journalistes : «Pourquoi pas une police parisienne ?» Et d’ajouter : «Sur l’armement non plus, je n’ai pas de tabous.»

Le contexte sécuritaire de Paris a-t-il soudain interpellé l'édile parisienne ? Il se pourrait également qu'elle ait réagi à la pression imposée par la famille politique de la République en marche, qui avance petit à petit son héraut pressenti pour prendre la capitale : Benjamin Griveaux. Selon Le Monde, le porte-parole du gouvernement a récemment donné le tempo : «Il faudra une police municipale armée à Paris. Mais c’est bien beau de le dire. On fait comment ? Moi je consulte, j’y travaille.»

D'autres adversaires potentiels d'Anne Hidalgo ont également posé quelques jalons dans le domaine, tel que Pierre-Yves Bournazel, député de Paris dans le groupe Agir, qui s'est déjà prononcé à plusieurs reprises en faveur d'une police municipale armée dans les rues la capitale. La droite et le groupe UDI-Modem sont également sur la même ligne en la matière.

Interrogé par Le Monde, le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, semble quoi qu'il en soit en faveur de cette initiative et a déclaré : «L’amélioration de la sécurité à Paris suppose une complémentarité et la coordination entre les agents de la Ville et les policiers. C’est le sens de la première convention que j’ai signée, en mars, avec madame Hidalgo.»

Critiquée par ses opposants pour sa gestion des dossiers Vélib' et Autolib', et pour avoir fait le choix d'un Paris moins fluide du point de vue de la circulation, Anne Hidalgo saura-t-elle reconquérir le cœur des Parisiens grâce à un programme sécuritaire musclé ? Rendez-vous au dépouillement des scrutins en 2020.

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