France

«Comédie», «ancien régime», «communication»... Des élus boudent le congrès de Versailles à 286 000 €

Avec une facture légèrement revue à la baisse par rapport à l'an passé, le deuxième congrès de Versailles d'Emmanuel Macron ne réunira pas tous les élus de la République. Au delà du coût élevé, certains expliquent les raisons de leur boycott.

Après un premier congrès à Versailles très critiqué, le président de la République remettra le couvert le 9 juillet 2018. Si la facture, selon des informations révélées par Le Parisien le 6 juillet, est estimée à 286 000 euros, soit une baisse de 7 000 euros par rapport à l'an passé, l'événement est loin de faire l'unanimité au sein des élus de la République.

En 2017, le président de la République avait souhaité réunir les parlementaires pour leur présenter la feuille de route de son quinquennat. Un an plus tard, l'Elysée a précisé que l'événement consisterait à «dresser un bilan et tracer des perspectives générales pour le pays [et] évoquer la réforme constitutionnelle».

A gauche comme à droite, certains ont expliqué ne pas vouloir répondre à la convocation présidentielle.

Jean-Luc Mélenchon, chef de file des Insoumis, a clairement exprimé son refus de participer au congrès du président organisé «le jour du début de la Constituante pendant la grande Révolution de 1789 !» Dans un tweet évoquant l'invitation à déjeuner, le même jour, d'Emmanuel Macron, le député des Bouches-du-Rhône évoque par ailleurs un problème d'emploi du temps : «J'ai autre chose à faire à ce moment-là : je manifeste contre [Emmanuel Macron].»

Le boycott de l'événement semble suivi chez les Insoumis, à l'image du député Eric Coquerel qui n'a pas hésité à railler le rôle attribué aux représentants du peuple lors du congrès : «Ils auront le droit d’écouter sa majesté et de lui répondre une fois qu’il sera parti. Ce nouveau monde a tout de l’ancien régime et rien de la République.»

Esther Benbassa, sénateur Europe Ecologie Les Verts, a vertement fustigé «la comédie d'un discours du Trône». Elle a ainsi annoncé qu'elle ne répondrait pas à la convocation d'«un prince n'ayant pour ambition que d'humilier le Parlement».

A droite, certains membres des Républicains ont également annoncé leur non-participation à l'événement. Ainsi, les députés LR Pierre Cordier et Julien Dive ont publié un communiqué commun dans lequel ils critiquent ainsi la démarche du président de la République : «Comme l'année dernière, Emmanuel Macron veut juste se mettre en avant, affirmer son pouvoir, montrer qu'il gouverne seul, sans tenir compte de l'opposition.»

Après le premier congrès de 2017, Emmanuel Macron avait démontré son attachement à Versailles en y organisant notamment début 2018 le sommet #ChooseFrance, lors duquel il avait réuni 140 dirigeants de multinationales. Là aussi, l'événement avait provoqué son lot de réactions sur les réseaux sociaux.

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