France

Le service national universel de Macron accueilli avec défiance

Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le service national universel entrera en vigueur le 1er janvier 2019. Les grandes lignes du projet, vivement critiqué, ont été annoncées le 26 juin par Benjamin Grivaux, porte-parole du gouvernement.

Alors que le gouvernement s’apprête à lancer une large consultation à l'automne afin de définir les modalités du service national universel (SNU), Benjamin Grivaux, porte-parole du gouvernement, en a dévoilé quelques aspects le 26 juin lors de son passage à Europe 1.

Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, le SNU qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain, comprendra deux phases : la première, obligatoire à partir de 16 ans, sera d’une durée d’un mois (deux périodes de deux semaines), et comprendra notamment un bilan de compétence afin de détecter les éventuelles difficultés scolaires. L’autre phase, d’une durée de trois à six mois, sera en revanche facultative et consacrée à un projet de volontariat.

Aucune période spécifique n’a été délimitée pour effectuer ce nouveau service qui touchera environ 800 000 jeunes dès 2019. Selon un groupe de travail mandaté par l’Elysée, le budget annuel est quant à lui estimé à 1,6 milliard d'euros « en rythme de croisière », hors investissements en infrastructure (1,7 milliard sur sept ans).

Cette version du SNU est très différente de celle qui avait été imaginée initialement par Emmanuel Macron. Emmanuel Macron voulait en effet que chaque jeune, à partir de 18 ans, puisse vivre une expérience militaire d'une durée d'un mois, encadrée par l'armée et la gendarmerie. Un projet initial qui devait alors mobiliser en cinq ans 20 à 30 milliards d’euros selon un rapport d’information du Sénat publié en juin 2017.

Toutefois cette mesure désormais réduite à minima passe mal. A l’instar de plusieurs homme politiques issus notamment des rangs de la droite, Clément Armato, délégué national du syndicat étudiant UNI, a estimé ce 27 juin sur RT France que ce projet n’allait pas assez loin. «On est bien loin de la proposition de départ d’Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle […] au final, on arrive sur une soi-disant mesure qui n’invente rien…» a-t-il déploré. Pour lui, malgré son coût, «un vrai service encadré» constituerait «un investissement sur l’avenir».

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