France

Note confidentielle envoyée à Macron : trois économistes déplorent un étiquetage trop à droite

Parmi les premiers fidèles d'Emmanuel Macron, trois économistes impliqués dans le programme présidentiel s'inquiètent de «l’image d’un pouvoir indifférent à la question sociale», dans une note confidentielle adressée au chef de l'Etat français.

Le Monde a publié sur son site ce 9 juin 2018 une note confidentielle rédigée par trois piliers du programme présidentiel à l'attention d'Emmanuel Macron.

Envoyée le 4 juin, la note s'inquiète principalement d'un exécutif «trop étiqueté à droite».

A l'origine de cette missive, Le Monde évoque trois économistes fervents supporters du locataire de l'Elysée depuis les prémisses de l'aventure En Marche ! :

- Philippe Aghion, économiste et professeur d'université, qui a connu Emmanuel Macron au sein de la Commission Attali.

- Jean Pisani-Ferry, économiste et ancien commissaire général de France Stratégie, qui a côtoyé Emmanuel Macron au sein du club de réflexion En temps réel

- Philippe Martin, ancien conseiller économique d'Emmanuel Macron quand celui-ci était ministre de l'Economie.

Les trois signataires s'alarment en particulier de «l’image d’un pouvoir indifférent à la question sociale». Question sur laquelle ils pointent des mesures qui ne sont «pas à la hauteur des ambitions initiales». Les économistes se montrent préoccupés par «[d]es ministres "politiques" étiquetés à droite», ils déplorent un projet qui «n’est pas porté» et regrettent que «personne ne trace le fil qui relie les réformes».

Après une interview de Philippe Aghion publiée le 30 mai dans le magazine Alternatives économiques et titrée «Le compte n’y est pas», le président de la République aurait, agacé par les critiques formulées, demandé qu'on lui propose des solutions. Ainsi serait né le projet de la note confidentielle rédigée par les trois économistes.

Un mois plus tôt, Le Parisien révélait les inquiétudes d'une partie de l'entourage d'Emmanuel Macron quant à l'image du président générée par son action. «Si, ce qui reste dans l’opinion c’est qu’on a tapé les vieux et enrichi les riches, on aura un vrai problème», s'inquiétait l'un de ses proches.

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