A l'initiative d'Olivier Lavenka, maire Les Républicains (LR) de Provins (Seine-et-Marne), les parents d'élèves ont été invités à se prononcer par vote sur le port de l'uniforme non-obligatoire dans les établissements publics de la ville. Même si seules 376 familles sur les 609 ont exprimé leur avis, 62% des votants ont donné un avis favorable lors de cette consultation.
Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a salué la démarche, déclarant sur BFMTV que «dans certains cas», l'uniforme pouvait «être utile». «Les vertus de l'uniforme sont vues dans d'autres pays, ce n'est pas un sujet du XIXe siècle, mais un enjeu d'égalité. Les marques comptent beaucoup trop à notre époque chez les ados», a-t-il estimé.
Même écho chez Marine Le Pen, qui a salué l'initiative dans l'émission Le Grand Jury sur LCI. La présidente du Rassemblement national (ex-Front national) trouve le port de l'uniforme «très sain» pour garantir «l'égalité républicaine», et elle espère que Jean-Michel Blanquer généralisera l'idée. «Je pense que les enfants doivent être préservés des tentations et des pressions systématiques qu'effectuent sur eux les marques», explique-t-elle.
Florian Philippot, dirigeant du parti Les Patriotes, a aussi émis un avis positif vis-à-vis de la mesure.
Les réactions sont plus contrastées sur les réseaux sociaux. Nombre d'internautes en appellent à la liberté des élèves, évoquant ce qui leur semble être la vraie priorité, à savoir de véritables moyens, et moquent l'imagerie rétrograde, selon eux, de ces tenues scolaires.
De manière générale, selon un sondage Ifop de 2017, 63% des Français se déclarent favorables à l'établissement de l’uniforme dans toutes les écoles et établissements scolaires. Reflétant cette tendance, des partisans de la tenue réglementaire se sont manifestés sur les réseaux sociaux.
Un nouveau trousseau à la Toussaint
L'adoption de l'uniforme se fera au libre choix de l'élève au retour des vacances de la Toussaint. 759 élèves du CP au CM2 pourront acheter un trousseau comportant dix pièces dont quatre polos avec l'écusson de la ville, un sweat-shirt et une veste de couleur contrastée. Il est à signaler que les jeunes filles pourront choisir entre jupe et pantalon. Le coût de ces vêtements est estimé à 145 euros, mais sera divisé de moitié à partir du deuxième enfant, et des aides pourront être apportées aux parents dans le besoin pour leur permettre de l’acquérir.
En France métropolitaine, il ne s'agit pas, comme cela est improprement relayé par la presse, du «retour de l'uniforme», car il n'a jamais été une règle instituée dans le pays. Seule la blouse était portée jusque dans les années 60. Cependant, les départements d'outre-mer sont coutumiers du port de l'uniforme dans les établissements scolaires.