France

Nancy : deux frères mis en examen pour l'agression de leur sœur pendant le ramadan

Deux hommes avaient été interpellés le 29 mai à Nancy pour avoir frappé leur sœur dont ils jugeaient l'attitude déplacée, surtout «durant le mois du ramadan». Ils ont été mis en examen ce 31 mai et l'aîné a été incarcéré.

Les deux frères qui ont agressé leur sœur le 29 mai à Nancy, lui reprochant son comportement pendant le ramadan et sa relation amoureuse, ont été mis en examen ce 31 mai, a-t-on appris auprès du parquet. L'aîné a été incarcéré, le cadet placé sous contrôle judiciaire. Le procureur de la République à Nancy, François Pérain, a précisé qu'il se réservait «le droit de faire appel» du placement sous contrôle judiciaire du cadet.

Une information judiciaire a été ouverte pour «acte de torture ou de barbarie, violences volontaires aggravées, tentative de meurtre et menaces de mort réitérées».

L'aîné, âgé de 36 ans, apprenant que sa sœur, une employée de banque de 25 ans, hébergeait un homme, s'était rendu ce 29 mai à son domicile. La veille, il lui avait reproché, lors d'une altercation, d'avoir une relation amoureuse hors mariage et de ne pas se vêtir correctement.

Des principes culturels et familiaux vis-à-vis du respect de soi-même

Chassant son compagnon hors de l'appartement, il avait roué de coups la jeune femme et lui avait coupé les cheveux avec un couteau, lui infligeant une plaie de plusieurs centimètres à la tête. Il avait été rejoint par son frère cadet, âgé de 29 ans. Les deux hommes avaient ensuite frappé le compagnon resté en bas de l'immeuble et tenté de le renverser avec leur voiture alors qu'il prenait la fuite. Le poursuivant, ils l'avaient menacé de mort devant le commissariat dans lequel il avait trouvé refuge.

Le frère aîné, à l'initiative de l'expédition punitive, a expliqué aux policiers que sa sœur «était au courant» qu'il y avait «des principes culturels et familiaux vis-à-vis du respect de soi-même». Sa sœur aurait été prévenue «à plusieurs reprises qu'elle ne devait pas se comporter ainsi et encore moins durant le mois du ramadan», a-t-il encore fait savoir, selon le récit du procureur.

Le 23 mai, deux Afghans, des demandeurs d'asile de 20 et 23 ans, avaient été interpellés après avoir agressé une femme de 33 ans dans un train à Dijon, «trop décolletée en période de ramadan». Ils devront répondre en octobre devant le tribunal correctionnel de «violences en réunion».

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