Selon les informations de RTL.fr publiées le 23 mai, Gérard Collomb entendrait traîner des pieds sur le dossier des migrants à Paris : «Gérard Collomb le confie en privé à ses proches. Il va faire un peu durer la situation autour des tentes de migrants sur les quais parisiens. Inutile de se presser, à l'écouter. Si ça peut embarrasser Anne Hidalgo, ce n'est pas grave. Au contraire, même.»
Etonnamment, le ministre de l'Intérieur claironne pourtant l'inverse dans un communiqué et annonce l'organisation «à bref délai» d'une évacuation des plus de 2 300 migrants vivant sur des campements à Paris. Gérard Collomb «prend note du refus de la ville de demander l'évacuation de son domaine public, ce qu'il regrette», et demande par conséquent au Préfet de police «de pallier cette carence en vue de procéder à l'opération».
La raison de ce double discours est simple, à en croire le diagnostic de RTL : «A deux ans des municipales que prépare La République en Marche [le parti présidentiel], tout ce qui peut embêter le maire de Paris est le bienvenu.»
Le média ajoute que la stratégie déployée par Gérard Collomb a «deux objectifs» : faire en sorte que ce soit le maire de Paris qui demande formellement d'évacuer les campements, pour ne pas avoir le «rôle du méchant flic». Deuxièmement, le ministre voudrait ainsi renvoyer à Anne Hidalgo la responsabilité de la situation.
Loin de ces préoccupations politiciennes, les migrants continuent de déferler en nombre dans la capitale à raison de 550 nouveaux arrivants chaque semaine. Par ailleurs, les Parisiens déplorent également cette situation qui aggrave l'état de propreté déjà jugé insuffisant du secteur où s'installent les migrants, comme le constatait une riveraine interrogée par le journal Le Parisien le 12 mai : «Les migrants jettent leurs déchets dans les conteneurs mais certains, malheureusement, les jettent aussi dans le canal.»