Situation tendue avant le match de football entre Ajaccio et Le Havre le 18 mai, deux clubs de Ligue 2 qui se disputent le droit d'accéder en Ligue 1. Le bus du Havre a en effet reçu des projectiles et les joueurs ont été insultés par des supporters corses : «Français de m*rde», «négros», «sales arabes», ont rapporté les équipes de France info.
Le véhicule ne pouvant avancer, bloqué pendant plus de trois heures, le préfet a décidé de reporter la rencontre. «Un policier a été très légèrement blessé par un éclat de fumigène», a précisé le sous-préfet chargé de la sécurité Xavier Delarue, contacté par l'AFP. «150 supporters ont notamment lancé des fumigènes et des bombes agricoles», a-t-il ajouté. «Les joueurs n'ont qu'une envie, c'est de rentrer chez eux», a déclaré à l'AFP l'entraîneur normand Oswald Tanchot en précisant sur l'antenne de BeIN Sports que «les joueurs [étaient] un peu choqués».
Il y a un racisme extraordinaire
Alain Orsoni, vice-président de l'AC Ajaccio, a, de son côté, déploré le comportement de quelques «abrutis» qui «pénalisent le club». Joint par France info, le président du club du Havre, Vincent Volpe, était lui aussi abasourdi : «Les insultes et les menaces de mort [avaient] commencé le matin. Les pétards, eux, ont retentit toute la journée, autour de l’hôtel… Il y a un racisme extraordinaire : je suis choqué.»
Faisant fi de plusieurs requêtes du président du Havre, après ces événements, la Ligue de football professionnel (LFP) a décidé de repousser la confrontation au 20 mai (soit deux jours après les incidents) et de refuser la demande du Havre, que la future rencontre se dispute sans supporters, à huis clos.
En conférence de presse, Vincent Volpe a déploré les décisions des instances du football français : «Nous avons le sentiment que c'est la victime qui est sanctionnée par la LFP.»
Xavier Delarue a néanmoins précisé que «les conditions de sécurité seront assurées et renforcées» pour la nouvelle confrontation sportive.