France

Patrice Anato, ce député LREM maintenu malgré des comptes de campagne rejetés

Un député de La République en marche, Patrice Anato, a vu ses comptes de campagne rejetés par la CNCCFP, qui a saisi le Conseil constitutionnel. Les magistrats ont décidé de ne pas se prononcer sur son inéligibilité.

Le député de La République en marche (LREM) Patrice Anato a obtenu la clémence des magistrats du Conseil constitutionnel.

Le 10 mai, Le Parisien fait pourtant savoir que l'élu de Seine-Saint-Denis a été épinglé par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Celle-ci a rejeté les comptes de campagne du parlementaire, après avoir relevé un déficit dans la trésorerie du candidat LREM, estimé à 17 867 euros. En outre, les comptes de campagne du candidat avaient été certifiés par un expert… qui ne l’était plus.

Concernant le trou dans la trésorerie, Patrice Anato a toutefois effectué deux versements afin de combler celui-ci. L'absence de ces sommes dans les comptes de campagne du candidat relève, selon la CNCCFP, de plusieurs «omissions».

En revanche, l'«irrégularité» de la validation des comptes par un expert-comptable, qui n'était plus membre de l’Ordre des experts-comptables depuis 2011 et qui avait été radié du registre du commerce en 2016, «justifie le rejet des comptes» d'après la CNCCFP.

L’autorité administrative a donc saisi le Conseil constitutionnel pour statuer sur le sort du parlementaire. Dans leur décision, les magistrats du Conseil ne se sont pas prononcés sur inéligibilité du député. En effet, selon eux, Patrice Anato a fourni au Conseil constitutionnel, en mars 2018, des comptes «présentés en équilibre par un membre de l’Ordre des experts-comptables».

Sur Twitter, l'opposant LR Zartoshte Bakhtiari estime que la décision du Conseil constitutionnel demeure «surprenante».

Zartoshte Bakhtiari pose ainsi plusieurs questions : «Comment est-il possible de présenter un compte avec un tel déficit en omettant des éléments ? Comment est-il ensuite possible de présenter sept mois plus tard au Conseil constitutionnel un compte en équilibre ? Pourquoi avoir confié l'expertise de ses comptes de campagne à une société d'expert-comptable qui n'est plus inscrite à l'Ordre des experts-comptables depuis plus de six ans et définitivement radiée depuis 2016 ?»

Autre inquiétude pour l'ex-candidat LR : «Patrice Anato est membre de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale et est censé intervenir sur l'ensemble des questions économiques de la France.» Le principal intéressé, Patrice Anato, n'a pas encore réagi à l'affaire.