A 3h45 le 9 mai, plusieurs camions de CRS ont débarqué aux abords de l'université Jean-Jaurès Le Mirail à Toulouse, survolée par un hélicoptère, pour procéder à son évacuation. Selon le directeur de cabinet du préfet de Haute-Garonne Frédéric Rose, quelque 180 policiers sont intervenus et ont évacué une soixantaine de personnes, scandant «Libérez nos camarades» ou encore «Et l'université, elle est à qui? elle est à nous!».
«On s'était tous regroupé dans le hall du bâtiment d'accueil [occupé] et on a formé une chaîne humaine», a raconté Cléo, une étudiante qui avait passé la nuit dans le bâtiment. «Les policiers nous ont poussés dehors, mètre par mètre, avec leurs boucliers et leurs matraques. Ça a été violent», a-t-elle assuré. «Il y a eu des coups de matraque, des coups de pied, des gens sont tombés à terre mais malgré ça, ils ont continué à marcher, à nous évacuer, des gens ont été piétinés», a rapporté de son côté un autre occupant.
«Il n'y a eu aucun incident, il n'y a pas eu de blessé», s'est à contrario félicité Frédéric Rose. Cependant, vers 6h, une personne faisant partie des étudiants évacués a été interpellée près de la gare, où devait se tenir une Assemblée générale, selon la préfecture. Lors son interpellation, elle s'est rebellée et «le dispositif de désencerclement du fonctionnaire [de police] a explosé accidentellement», la blessant légèrement de même que deux policiers.
A la mi-journée, environ 400 personnes, selon une estimation de l'AFP, ont participé à une AG en plein centre de Toulouse, place du Capitole, où des orateurs ont appelé à maintenir la mobilisation contre la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE) et à œuvrer à la convergence avec les autres secteurs en lutte.
400 000 euros de dégâts
Sur le campus, les dégâts liés à l'occupation s'élèvent selon une première estimation, à 400 000 euros, selon Richard Laganier, l'administrateur provisoire de l'université que le tribunal administratif avait enjoint de «faire procéder à l'évacuation».
En découvrant l'état du grand amphithéâtre, aux portes vitrées brisées, aux murs couverts de tags et où s'amoncelaient matelas, couvertures et couettes, il a déclaré : «On va le fermer jusqu'à nouvel ordre, ça va prendre du temps, il y a des chances qu'il soit fermé jusqu'à septembre.»
La préfecture a annoncé qu'une «enquête pour dégradations» serait diligentée notamment pour «identifier les éventuels auteurs».