Le ministre français de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a dévoilé ce 26 avril de nouvelles recommandations pour les enseignants du primaire visant à améliorer «la réussite des élèves».
Dictées, leçons de grammaire et calcul mental, méthode syllabique : dans quatre circulaires publiées au Bulletin officiel, le ministère a ainsi détaillé de manière très précise ses directives sur l'enseignement de la lecture, du calcul, de la grammaire et du vocabulaire, et la résolution de problèmes, qui s'accompagnent d'un guide de 130 pages adressé aux professeurs des écoles.
La dictée quotidienne, 15 minutes de calcul mental, des leçons de grammaire, tout cela existe déjà
«L’idée n’est pas d’homogénéiser les pratiques mais de créer une référence commune. Ce n’est pas la même chose», a-t-il fait savoir dans les colonnes du Parisien, assurant que «la liberté pédagogique n’a[vait] jamais été l’anarchisme pédagogique».
Ces instructions très détaillées, destinées à rehausser le niveau des jeunes Français, en chute libre selon plusieurs enquêtes internationales, ont suscité l'ire de nombreux enseignants qui se sentent infantilisés. Enseignants et syndicats de l'Education nationale citent notamment en exemple les injonctions du «Guide pour enseigner la lecture et l'écriture» qui recommandent de faire usage des cahiers à réglure Séyès «grands carreaux», que les élèves du primaire français utilisent depuis plus d'un siècle.
Il y a «des gens qui ont un intérêt à mettre de l’huile sur le feu», selon Jean-Michel Blanquer
«Une fois encore, on est sur une communication très millimétrée qui a une visée politique et non pédagogique», a ainsi fait remarquer Xavier Suelvès, en charge du primaire au syndicat SE-Unsa, avant de préciser : «La dictée quotidienne, 15 minutes de calcul mental, des leçons de grammaire, tout cela existe déjà». «Le ministre s'adresse à l'opinion publique et veut lui faire croire qu'on a enfin en France le bon ministre avec la bonne méthode et le bon manuel. C'est un leurre», a déploré sur Franceinfo Francette Popineau, co-secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat chez les enseignants du primaire, dénonçant un «excès d'orgueil» du ministre.
Sur Twitter, les réactions consternées d'enseignants affluent.
Ce 27 avril, Jean-Michel Blanquer a fait savoir qu'il ne doutait pas du fait qu’il y ait «des gens qui ont un intérêt à mettre de l’huile sur le feu». «Je vois des titres dans la presse avec "les professeurs agacés". Ce ne sont pas les professeurs agacés, ce sont certains syndicats agacés», a-t-il ajouté.
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