Alors que son livre Les leçons du pouvoir vient de sortir en librairie, François Hollande s’exprime une nouvelle fois sur la politique qu’il a conduite au cours de son quinquennat à la faveur d’un entretien avec des journalistes de Buzzfeed, publié le 22 avril. Cette fois, ce sont ses décisions portant sur des questions de société qui sont au cœur des échanges.
Interrogé en préambule sur la loi sur le mariage pour tous, l’ancien locataire de l’Elysée évoque «une bataille parlementaire, une bataille médiatique et politique d’envergure» qui malgré, les oppositions des partis de droite et d'une partie de la population, fait selon lui désormais consensus. «Il était temps que la République les regarde [les personnes homosexuelles] pour ce qu’ils sont, des femmes et des hommes qui peuvent vivre leur amour non seulement librement, mais officiellement», estime-t-il par ailleurs.
Se défendant de tout «calcul politique» autour de cette mesure, François Hollande affirme avoir prôné «l’apaisement, la réconciliation et l’unité» en faisant référence à sa rencontre avec des représentants de La Manif pour tous au palais de l’Elysée. «Et si j’ai parfois eu un regret, c’est d’avoir laissé le débat durer trop longtemps, presque un an. Autant il était légitime dans la société d’entendre toutes les sensibilités, autant au Parlement il y a eu des manœuvres d’obstruction et de retardement qui ont tendu les relations dans le pays plutôt que de les apaiser», concède-t-il.
Sentiment de regret qu’il confie également au sujet de la procréation médicalement assistée (PMA). Alors qu’il s’était engagé au cours de sa campagne présidentielle à ouvrir la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes seules, le prédécesseur d’Emmanuel Macron avoue avoir reculé sur ce sujet : «Quand j’ai rencontré des femmes qui m’ont d’abord remercié pour le mariage et l’adoption, mais qui m’ont dit qu’elles avaient trouvé une réponse hors de France, je me suis dit que j’aurais dû aussi franchir cette étape.»
Selon lui, Emmanuel Macron«mènera cette réforme». En effet le gouvernement a annoncé vouloir faire voter dès 2018 la loi sur la bioéthique, donnant notamment accès à la PMA aux femmes célibataires et aux couples lesbiens.
Quant à la gestation pour autrui (GPA), François Hollande a fait part de son opposition à une légalisation : «J’y suis opposé pour des raisons qui tiennent à la question de la mère porteuse, à la marchandisation des corps.»