France

«On est face à des invasions systématiques», estime le PDG d'Eurotunnel

L'entreprise Eurotunnel explique que toutes les nuits, des centaines de migrants tenter de passer par le tunnel sous la Manche. 37 000 personnes ont déjà été interceptées depuis le début de l'année.

Alors que 1500 migrants ont tenté de passer de Calais à Londres via l'Eurotunnel, cette nuit, et qu'un homme est mort, Eurotunnel a expliqué, ce matin, avoir intercepté 37 000 migrants par ses propres moyens depuis le début de l'année.

Pour l'entreprise, cet afflux de migrants à Calais est difficile à gérer : Eurotunnel appelle donc les Etats à une «réaction appropriée». Le tout alors que Bernard Cazeneuve a écrit une lettre à l'exploitant lui reprochant de ne pas avoir pris en compte le problème des migrants. De son côté, David Cameron a jugé «inutile de pointer du doigt un quelconque coupable».

En direct sur France Info ce midi, Jacques Gounon, le PDG d'Eurotunnel a estimé qu'il n'y «avait pas de polémique avec le ministère de l'Intérieur. Les forces de police font un travail remarquable». Toutefois, le PDG d'Eurotunnel a répété que ce n'était pas à sa société d'assurer la sécurité : «Quels que soient nos énormes investissements, Eurotunnel n'a pas une mission de sécurité publique. Nous sommes un transporteur, nous ne pouvons pas intervenir sur le flux de migrants.»

Enfin, le patron d'Eurotunnel a, de nouveau, affirmé qu'Eurotunel demandait à l'Etat français de rembourser les investissements nécessaires à la sécurité. «Quand on apporte des forces, on demande le remboursement», explique Jacques Gounon. «C'est à l'état d'assurer la sécurité du site. Il y a un problème d'effectifs des forces de l'ordre à Calais. On est face à des invasions massives du tunnel sous la Manche, systématiques, peut être même organisées...»

«Eurotunnel a alerté depuis plusieurs mois la Commission intergouvernementale du Tunnel sous la Manche et les pouvoirs publics de l'explosion du nombre de migrants présents dans le Calaisis, et des conséquences, parfois dramatiques, que cela pourrait avoir», souligne l'exploitant du tunnel sous la Manche dans un communiqué, ajoutant que la situation «dépasse ce qu'un concessionnaire peut raisonnablement faire».