Dimanche 15 avril
Samedi 14 avril
«Pour la première fois de son histoire, la France d’Emmanuel Macron n’est pas du coté du droit», a jugé le député du Vaucluse et secrétaire général adjoint des Républicains, Julien Aubert. «En bombardant sans l’aval du Conseil de sécurité un pays souverain, comme Bush en Irak, elle détruit le système légal de l'ONU dont elle est une des premières bénéficiaires», a-t-il poursuivi, évoquant le droit de veto dont dispose la France au Conseil de sécurité de l'ONU, au même titre que la Russie, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Chine.
«Suite à la décision solitaire et illégale d’Emmanuel Macron de frapper militairement en Syrie, je demande aux parlementaires d’engager la destitution du président de la République, selon l’article 68 de la Constitution», a tweeté l'ancien candidat à la présidentielle François Asselineau.
Le vice-président du Front national (FN) et député européen Nicolas Bay a regretté «des frappes contre l’Etat syrien irresponsables, en violation totale du droit international», fustigeant le choix d'Emmanuel Macron d’être «le vassal des Etats-Unis dans cette nouvelle aventure va-t-en-guerre qui discrédite la parole de la France dans le monde». «Plutôt que d’attaquer l’Etat syrien qui lutte depuis 2011 contre le terrorisme, la France devrait l’aider à éradiquer les factions rebelles islamistes qui sèment le chaos !», a-t-il ajouté.
Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et ancien candidat à la présidentielle de Debout la France !, a souhaité condamner «totalement cette intervention en Syrie qui est sans issue». «Emmanuel Macron et Donald Trump jouent aux apprentis sorciers», a-t-il poursuivi.
La députée Les Républicains des Bouches-du-Rhône et secrétaire générale adjointe du mouvement Valérie Boyer a interrogé sur Twitter : «Alors que la France a totalement été absente dans la lutte contre le terrorisme, Emmanuel Macron entre dans cette escalade de la violence malgré les mises en garde de l'ONU. Nous nous soumettons ainsi à la politique américaine contre la Russie... pour quels résultats ?»
Jean-Frédéric Poisson, le député du Parti chrétien-démocrate, a expliqué que le président de la République commettait une «double faute». Selon lui, la décision du chef de l'Etat de frapper la Syrie en coopération avec les Etats-Unis est une «soumission de la France à la diplomatie américaine et une violation du droit international !» «C’est totalement irresponsable», a-t-il encore fait savoir.
«Le suivisme d’Emmanuel Macron est irresponsable et dangereux. Si détestable que soit le régime d’el-Assad, on ne fait pas respecter le droit international en le violant soi-même», a tweeté le député France insoumise Adrien Quatennens. «Si l’objectif visé est la paix, la France gagnerait à être non-alignée. Non à la guerre !», a-t-il ajouté.
«Sans aucune preuve sur la responsabilité d’une attaque chimique en Syrie – sans mandat donné par l’ONU – la France de la république Macron attaque sans information ni autorisation de l’Assemblée nationale», a regretté le député Front national (FN) des Pyrénées-Orientales et membre de la Commission Défense de la chambre basse Louis Alliot. «Mépris du droit, mépris du Parlement ! Enfin Macron a sa petite guerre !», a-t-il encore écrit sur Twitter.
Le nouveau Premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure a estimé que «les attaques chimiques répétées du régime de Damas contre son peuple imposaient une réaction».
Le sénateur de Vendée et président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat Bruno Retailleau a regretté qu'«en s'alignant sur les US» la France ait affaibli «sa diplomatie», estimant qu'«ajouter la guerre à la guerre» n'avait «jamais fait avancer la paix». Les frappes en Syrie apportent-elle «de l'eau au moulin du terrorisme islamiste en alimentant l'idée d'un Occident contre le monde arabe ?», s'est-il aussi interrogé.
Le leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a fait savoir que les frappes menées contre la Syrie se faisaient «sans preuve, sans mandat de l'ONU et contre elle, sans accord européen et sans vote du Parlement français». Le tout, «sans aucune perspective politique en Syrie». Cette attaque est «une aventure de revanche nord-américaine, une escalade irresponsable», a-t-il poursuivi, estimant que la France méritait «mieux que ce rôle», car elle devait être «la force de l'ordre international et de la paix».
Fustigeant des «frappes irresponsables» en Syrie, le président des Patriotes, Florian Philippot, s'est désolé que la France soit «réduite au rôle de supplétif des faucons contre la paix du monde et ses propres intérêts». C'est «toujours une souffrance», a-t-il ajouté, affirmant en outre que le président français Emmanuel Macron était de plus en plus à Donald Trump ce que l'ancien Premier ministre Tony Blair fut à l'ex-président américain Georges W. Bush, dans une référence à la guerre américano-britannique en Irak en 2003.
Le député de la France insoumise (LFI), Eric Coquerel, a déploré que la France suive «une fois de plus» les Etats-Unis dans une intervention militaire «hors ONU, sans vote du Parlement». «La décision d'Emmanuel Macron est irresponsable. Elle n’améliorera en rien le sort des peuples de la région mais aggrave les risques de conflit généralisé.», a-t-il encore commenté sur Twitter.
Le président du Front national (FN), Marine Le Pen, a fait savoir sur Twitter ce 14 avril que les frappes «contre la Syrie» engageaient la France «dans une voie aux conséquences imprévisibles et potentiellement dramatiques». «La France perd à nouveau une occasion d'apparaître sur la scène internationale comme une puissance indépendante et d'équilibre dans le monde», a-t-elle poursuivi, dans un message rédigé personnellement.
L'opération militaire menée par les Etats-Unis, le Royaume Uni et la France est «légitime», «proportionnée et ciblée», et ne vise pas «les alliés» de la Syrie, a fait savoir ce 14 avril le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, s'exprimant depuis l'Elysée lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre de la Défense Florence Parly.
Dans la foulée, la classe politique française a réagi.