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Cocktails Molotov contre lacrymogènes : lancement de l'évacuation de Notre-Dame-des-Landes (IMAGES)

L'opération d'évacuation du site de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) occupé par des zadistes a commencé très tôt ce 9 avril. La tension est vite montée entre ces derniers et les forces de l'ordre.

Une vaste opération d'expulsions, avec plusieurs centaines de gendarmes mobiles déployés, a débuté très tôt le 9 avril à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) pour déloger les occupants illégaux de la ZAD, près de trois mois après l'abandon du projet d'aéroport, donnant lieu à quelques affrontements. A 11h10, les autorités ont fait savoir que dix squats avaient été démantelés.

«A partir de 6h ce matin, sous l'autorité de la préfète de Loire-Atlantique, la gendarmerie nationale débutera une opération d'expulsion des occupants illégaux des terrains de la zone de Notre-Dame-des-Landes», avait annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué – bien que l'opération ait finalement été lancée plus tôt dans la nuit, aux alentours de 3h selon un reporter de RT sur place.

«L'opération [...] vient mettre à exécution des décisions de justice pour procéder à l'expulsion des occupants les plus radicaux», a précisé le ministère. Elle vise à déloger «une centaine» de personnes, et sera maintenue «tant que cela sera nécessaire», a précisé sur Europe 1 le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

Les accès principaux à la route 281, l'ex-route des chicanes et symbole du «retour à l'état de droit», étaient bloqués par les gendarmes avant 4h au nord et dès 3h30 au sud, a constaté l'AFP. Le préfet de Loire-Atlantique, Nicole Klein, s'est rendu sur place.

Si l'AFP a fait savoir que les journalistes avaient été «tenus à l'écart une fois l'opération commencée» en début de matinée, les reporters de RT France étaient cependant toujours sur place.

Les échanges nourris ont causé une blessure à l’œil côté gendarmes

Des affrontements ont éclaté entre zadistes et gendarmes mobiles, qui ont tiré des grenades lacrymogènes et assourdissantes en réponse à des jets de projectiles.

Plusieurs épaves de voitures étaient complètement renversées sur les côtés, sur et au bord de la route, a constaté l'AFP. Des pneus encore fumants et des barricades jonchaient les abords de la zone. 

L'opération des gendarmes mobiles s'est concentrée au lieu-dit des Fosses noires, au sud-ouest de la route 281 et une dizaine de tracteurs «vigilants» ont bloqué la route, ainsi que des meules de foin et des poteaux électriques. Les gendarmes ont répondu à des jets de projectiles et de cocktails Molotov par des tirs de grenades lacrymogènes et de grenades assourdissantes. Une barricade a été incendiée par les zadistes pour ralentir l'avancée des forces de l'ordre. Le survol aérien de la zone a été interdit jusqu'au 13 avril. Un peu plus à l'ouest, sur la D81, des barrages de pneus et de paille, prêts à être enflammés, ont été érigés.

Une première interpellation a eu lieu après des tirs de projectiles, pour violences sur agent de la force publique, selon des sources proches du dossier. Un gendarme a été blessé à l’œil par un projectile, selon le ministère de l'Intérieur.

«Nous ne partirons pas», assurent les zadistes

Au micro de France 2, le matin du 9 avril, le secrétaire d'Etat à la Transition écologique Sébastien Lecornu a déclaré : «Le retour de l'Etat de droit à Notre-Dame-des-Landes, cela fait plus de dix ans qu'on attend cela», et d'ajouter : «On assume le retour à l'Etat de droit, celles et ceux qui s'inscriront dans la violence devront en répondre devant la justice [...] Les personnes qui sont expulsées ne sont pas des délinquants. S'ils quittent d'eux-mêmes la zone, ils n'ont pas vocation à être arrêtés. Ceux qui seront violents auront vocation à répondre de leurs actes devant la justice.»

Le secrétaire d'Etat a également précisé comment procéderaient les forces de l'ordre sur le terrain : «Le tri [entre occupants de la ZAD] est assez simple. Il y a ceux qui ont quelque chose à faire sur ces terres, ceux qui portent un projet agricole dans le cadre de l'Etat de droit. Ceux qui n'ont rien à y faire, qui ne s'inscrivent pas dans ce cadre [...], ce sont ceux-là qui sont ciblés les premiers.» 

Notre colère est profonde

L'opération d'évacuation doit mobiliser au total 25 escadrons de gendarmerie mobile, soit environ 2 500 militaires. Elle prévoit d'expulser toute personne n'ayant pas régularisé sa situation, en déclarant par exemple de nouveaux projets agricoles individuels, et à démanteler certains des 97 squats recensés par les autorités.

De leur côté, les zadistes ont annoncé dans un communiqué : «Notre colère est ce matin profonde face au lamentable gâchis que représente la destruction engagée des maisons et espaces de vie que nous avons construits ici [...] nous ne partirons pas.»

Sur place, le reporter de RT France estime que «la lutte semble perdue» pour les zadistes.

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