En visite au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Rouen. ce 5 avril, Emmanuel Macron a eu une discussion houleuse avec deux membres du personnel de l'hôpital. Le président de la République a en effet notamment été pris à partie par une employée qui lui a rappelé la baisse du budget de l'établissement, le manque de places dans différents services ou encore les départs en retraite non remplacés, alors que la ministre des Solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, qui porte la réforme de l'hôpital, se tenait à ses côtés.
«Les budgets [de santé] sont en augmentation», a fait valoir Emmanuel Macron, alors qu'Agnès Buzyn a précisé : «L'activité dans les hôpitaux en France a baissé de 2% alors qu'on augmente les budgets.» Ce à quoi l'une des deux interlocutrices a répondu : «Ce n'est pas vrai, il n'y a pas moins d'activité, il y a des patients qu'on ne peut pas [prendre en charge]». «Des postes, des postes, parce qu'on manque de moyens et de personnel !», s'est écriée l'autre infirmière. «Vous devriez venir voir dans les services», tente-t-elle encore.
Ce n'est pas vrai, il n'y a pas moins d'activité
Un échange de plusieurs minutes qui se mue bientôt en un dialogue de sourd et fait sourire Agnès Buzyn. Très remontée, l'une des deux femmes a même refusé de serrer la main du chef de l'Etat. Plus tôt dans la journée, Emmanuel macron avait été hué à son arrivée au CHU, accueilli avec les cris de «résistance» ou «Macron dégonflé, on t'attend».
Preuve d'une séquence difficile pour le gouvernement ces dernières semaines avec la coagulation de plusieurs mouvements de contestation, la confiance des Français dans l'action d'Emmanuel Macron et du Premier ministre Edouard Philippe recule, selon un sondage Kantar Sofres Onepoint pour Le Figaro Magazine.