A Rouen, Emmanuel Macron s'est rendu ce 5 avril au matin dans un service hospitalier spécialisé dans la détection de l'autisme chez les enfants, devant lequel se sont rassemblés entre 150 et 200 manifestants.
A l'extérieur du CHU, des manifestants portant des drapeaux de la CGT, de SUD ou de la CFDT des services de santé ou des services territoriaux ont attendu le président aux cris de «Résistance» ou «Macron dégonflé, on t'attend». Quelques étudiants étaient parmi eux, alors que les forces de l'ordre les empêchaient d'approcher du bâtiment de pédiatrie dans lequel se trouvait le président.
Le président est arrivé vers 10h dans l'unité d'intervention développementale précoce (Unidep) du CHU de Rouen. Il était accompagné de son épouse Brigitte, engagée dans l'accompagnement des autistes, la ministre de la Santé Agnès Buzyn et la secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées Sophie Cluzel.
Ce déplacement en Seine-Maritime était organisé à la veille de la présentation par le Premier ministre Edouard Philippe du 4e plan autisme, qui doit augmenter les moyens destinés à mieux diagnostiquer et accompagner les personnes atteintes de ce trouble neuro-développemental.
L'unité de Rouen est spécialisée dans le diagnostic précoce des troubles du spectre autistique, alors qu'il faut en moyenne un an et demi pour obtenir un diagnostic en France.
«En matière de politique de l'autisme, la France n'est pas au niveau», a récemment reconnu Sophie Cluzel. Les familles concernées sont trop souvent exposées à un «parcours du combattant indigne de notre République» et «la France se trouve loin derrière de nombreux pays de l'OCDE en matière de recherche», soulignait-elle.
Les «troubles du spectre de l'autisme» (TSA) atteignent «environ 1% de la population», soulignait la Cour des Comptes en janvier. Elle estimait à 700 000 le nombre de personnes concernées en France, dont 600 000 adultes, bien que ces derniers ne soient «qu'environ 75 000» à être aujourd'hui diagnostiqués.
Ce trouble neuro-développemental se caractérise par des difficultés d'interaction sociale, des comportements répétitifs et des centres d'intérêt restreints ou spécifiques. Il peut s'accompagner ou non d'une déficience intellectuelle.
Après trois plans successifs depuis 2005, Emmanuel Macron avait lancé en juillet la concertation sur ce nouveau plan. Le précédent (2013-2017) avait été doté de 205 millions d'euros.