Grand partisan d'une intervention occidentale contre la Libye de Mouammar Kadhafi, l'essayiste Bernard-Henri Lévy a apporté ses lumières sur la mise en examen de Nicolas Sarkozy, soupçonné d'avoir reçu des financements libyens pour sa campagne électorale de 2007.
L'enquête ouverte contre l'ancien président n'émeut pas plus que ça le philosophe, qui assure dans une interview sur les ondes d'Europe 1 ne pas s'interroger sur les motivations qui l'ont poussé à prendre les rênes de l'intervention. «Vous n'avez aucun doute ?», insiste le journaliste Patrick Cohen, ce à quoi BHL répond d'un ferme et définitif : «Non.»
Et le penseur de manier habilement l'euphémisme pour convaincre les auditeurs de la pertinence de son point de vue : «Je ne suis pas le plus mauvais témoin de ces semaines là et de ces mois là, et je ne pense pas que Nicolas Sarkozy ait pu être coupable de ce dont on l'accuse aujourd'hui.»
Les déboires de l'ancien président ne sont, à en croire BHL, que le résultat des «rumeurs les plus folles» en provenance de Libye, argument sur lequel repose d'ailleurs la défense de l'ancien président.
Mais surtout, le philosophe prend de la hauteur pour juger de façon implacable que la guerre en Libye était quoi qu'il en soit «juste». Qu'importe que le pays soit aujourd'hui un Etat failli, BHL profite de l'occasion pour remettre son costume de va-t-en-guerre et assure sans broncher qu'il faut réserver le même traitement à la Syrie de Bachar el-Assad. Et pour cause, l'intellectuel y voit le seul moyen d'arrêter le terrorisme qui frappe le territoire français.