France

Où sera enterré le terroriste de Trèbes ? L'ancien maire de Carcassonne hausse le ton

L'ancien maire de Carcassonne dit espérer que «les autorités persuaderont la famille de faire enterrer le terroriste ailleurs qu’à Carcassonne», voulant ainsi éviter que sa sépulture ne devienne «un lieu de pèlerinage». Une pétition a été lancée.

Alors que les habitants de Trèbes et de Carcassonne se recueillent après l'attentat islamiste qui y a fait quatre victimes le 23 mars, une polémique entoure l'inhumation du terroriste Redouane Lakdim. L'ancien député-maire de Carcassonne Jean-Claude Perez a ainsi enjoint les autorités de persuader «la famille de faire enterrer le terroriste ailleurs qu’à Carcassonne».

Il a confié à la Dépêche du Midi craindre que la tombe de Redouane Lakdim ne devienne «un lieu de pèlerinage». Allant dans le sens de cette déclaration, un jeune habitant de la commune de Trèbes, Renaud Charpentier, a lancé une pétition intitulée «Interdire les funérailles du terroriste Redouane Lakdim sur Trèbes ou Carcassonne». Le 26 mars en début d'après-midi, elle avait déjà récolté plus de 4 000 signatures.

Les maires obligés de respecter la loi

Un début de polémique qui rappelle celle qui entoura les obsèques du terroriste Mohammed Merah en 2012. Franco-algérien, sa famille souhaitait qu'il se fasse enterrer en Algérie. Mais les autorités du pays avaient décliné au dernier moment, arguant du caractère «encombrant» de la dépouille. Mis devant le fait accompli, le maire de Toulouse Pierre Cohen refusa d'abord de signer le permis d'inhumer. Avant d'obtempérer, les textes de loi l'y obligeant. Nicolas Sarkozy, alors président, déclarait : «Il était Français, qu'il soit enterré et qu'on ne fasse pas de polémique avec ça.» Mohammed Merah a finalement été inhumé dans le carré musulman de Cornebarrieu, commune de la banlieue toulousaine.

Depuis cet épisode, les maires sont de manière générale peu enclins à l'idée d'enterrer des terroristes dans leur commune. Mais, à chaque fois, ils sont obligés de respecter la loi qui prévoit que c'est à la famille du défunt de choisir le lieu de sépulture. Lorsque l'on habite en France, il faut, pour être enterré dans une commune, respecter l'un de ces trois critères selon l'article L2223-3 du Code général des collectivités territoriales : avoir habité dans la commune, y être décédé ou avoir une personne de sa famille y possédant une sépulture familiale. Les terroristes des attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Casher ont par exemple tous été enterrés en France, bien que les maires des communes concernées aient à l'époque fait part de leurs réticences. Saïd Kouachi a été enterré à Reims, Chérif Kouachi à Genneviliers et Amedy Coulibaly à Thiais, leurs lieux de résidence respectives.

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