France

Les députés enjoignent les sénateurs à suivre leur exemple et à baisser leur confortable retraite

Depuis le début de l'année, les députés ont aligné leur retraite sur celles des fonctionnaires. Dans les colonnes du Parisien, ils ont appelé les sénateurs à suivre leur exemple. Mais forts de comptes équilibrés, ces derniers s'y refusent.

Les retraites très confortables des sénateurs, qui touchent 1831 euros par mois pour un mandat de six ans, font des jaloux du côté de l'Assemblée nationale. Les députés ont en effet décidé d'aligner leur pension sur celles des fonctionnaires depuis le début de l'année, et ne perçoivent en comparaison que 700 euros par mois au terme d'un mandat de 5 ans. Un somme qui passe à 1330 euros par mois si l'élu fait un second mandat.

«Nous avons réformé notre propre régime en l’alignant sur celui de la fonction publique. Les sénateurs seraient avisés d’examiner le leur», lance ainsi Laurianne Rossi, questeure et députée LREM dans les colonnes du Parisien. «A un moment où des sacrifices sont demandés aux Français les plus modestes, les représentants de la Nation doivent montrer l’exemple. Qu’attendent les sénateurs pour balayer devant leur porte ?», se demande un député Nouvelle Gauche qui préfère rester anonyme.

Les sénateurs pas décidés à revoir les émoluments de leurs ainés

Fort d'un trésor de guerre de 1,4 milliards d'euros dédié aux retraites, selon le rapport de certification des comptes annuels du Sénat par la Cour des comptes, les sénateurs n'ont pas l'intention de s'attaquer aux émoluments de leurs ainés. «Notre régime est alimenté par les versements des sénateurs et du Sénat. Il est équilibré et, contrairement à celui des députés, il fonctionne sans subventions publiques !», fait-on remarquer du côté du Palais du Luxembourg, dans des propos rapportés par le Parisien.

Une analyse disputée par Pierre-Edouard Du Cray, directeur des études à l’association Sauvegarde Retraites, qui rappelle dans le quotidien que le Sénat verse chaque année au régime-retraites quelque 9,4 millions d’euros, via des cotisations dites employeur, qui ne sont en réalité, que «des subventions financées par le contribuable».

Quoi qu'il en soit, rien ni personne ne peut contraindre les sénateurs à revenir sur leurs acquis. Au nom du principe de la séparation des pouvoirs, l'exécutif n'a pas son mot à dire dans le fonctionnement du Sénat. N'en déplaise aux députés...

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