Les retraités se sentent délaissés par le gouvernement et comptent le faire savoir. Ils descendent ainsi dans la rue dans plusieurs villes de France ce 15 mars, en compagnie des personnels des Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). 161 manifestations sur 95 départements sont comptabilisées par la CGT.
Un rassemblement était organisé à 13 heures à Paris sous les fenêtres de la ministre de la Santé Agnès Buzyn aux Invalides. Le cortège est ensuite parti de Montparnasse vers 14 heures. Notre reporter Mona Hammoud est sur place. Des représentants de forces politiques étaient présents pour exprimer leur solidarité avec les retraités. La conseillère de Paris, Danielle Simonnet et les députés Adrien Quatennens et Clémentine Autain (La France insoumise) étaient dans le cortège.
Cette retraitée explique que la réforme lui a fait perdre 400€ cette année.
Alain, quant à lui, regrette avoir perdu «40 euros par mois». «Et encore j’ai une retraite de "privilégié", je touche 1400 euros mais ça n’achète même pas un placard à l’Elysée», poursuit-il.
Pour Bruno, 72 ans, Emmanuel Macron «doit nous [retraités] rendre notre pognon».
Jacques, syndiqué CGT, constate : «le CAC 40 augmente et ma petite retraite diminue ! Je suis en colère, je militerai jusqu’au bout.»
Des revendications multiples
Les retraités veulent défendre leur pouvoir d'achat qu'ils estiment menacé notamment par la hausse de la CSG décidée par Emmanuel Macron et la stagnation de leurs pensions. Il sont appelés à se rassembler partout en France par neuf syndicats (UCR-CGT, UCR-FO, Unar-CFTC, Unir CFE-CGC, FSU-Retraités, Solidaires, FGR, LSR et UNRPA) sous le mots d'ordr : «Non à la baisse des pensions» et «ni privilégiés ni assistés».
Interpellé le 14 mars à Tours, Emmanuel Macron a une nouvelle fois expliqué qu'il «assumait» ses réformes à destination des retraités et a demandé «un effort pour aider les jeunes actifs». «Il y en a qui râlent et qui ne veulent pas comprendre, c'est la France», a-t-il poursuivi.
Concernant la situation dans les Ehpad, la «priorité» pour l'intersyndicale est d'augmenter les effectifs «urgemment». Ils appellent à la grève dans les Ehpad, les services d'aide à domicile, hôpitaux gériatriques et autres structures en charge du grand âge, moins de deux mois après une première mobilisation très suivie fin janvier.
Deux revendications dominent : l'application d'un ratio d'un agent par résident, contre 0,6 en moyenne actuellement et l'abrogation d'une réforme contestée de la tarification, qui prévoit de faire converger progressivement jusqu'en 2023 les dotations aux Ehpad publics et privés.