Le 1er mars, la présidente du Front national Marine Le Pen a été mise en examen par un juge de Nanterre pour la diffusion, en décembre 2015, de photos d'exactions du groupe Etat islamique sur Twitter. D'après le parquet, la députée du Pas-de-Calais a été mise en examen pour «diffusion d'images violentes», un délit passible de 3 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.
«Je suis mise en examen pour avoir dénoncé l'horreur de Daesh. Dans d'autres pays ça me vaudrait une médaille», a-t-elle réagi auprès de l'AFP. «La persécution politique n'a même plus la limite de la décence», a-t-elle ajouté
En janvier, le député apparenté FN du Gard, Gilbert Collard, avait été mis en examen pour le même motif.
En mars 2017, le Parlement européen avait déjà voté la levée de l'immunité parlementaire de l'ex-députée européenne. Cette décision avait été réclamée par la justice française.
La présidente du FN avait ainsi diffusé en décembre 2015 trois photos d'une exécution sur les réseaux sociaux avec le texte «Daesh c'est ça !» : un homme vêtu d'une combinaison orange sous les chenilles d'un char, un homme vêtu de la même manière enflammé dans une cage et un corps d'homme décapité avec la tête posée sur son dos.
Quelques semaines après les sanglants attentats djihadistes de Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015 (130 morts et des centaines de blessés), ces publications avaient immédiatement soulevé un tollé au sein du monde politique.
Le parquet de Nanterre avait lancé le jour même une enquête pour «diffusion d'images violentes» après un signalement des clichés par le ministre de l'Intérieur d'alors, Bernard Cazeneuve, à la direction de la police judiciaire.