Alors que les syndicats de cheminots ont renoncé à faire grève avant le 15 mars, le gouvernement entend bel et bien passer à la vitesse supérieure pour réformer la SNCF. Le Premier ministre Edouard Philippe a en effet annoncé le 26 février que le gouvernement aurait recours aux ordonnances pour accomplir son objectif.
Si le locataire de Matignon a affirmé que celles-ci seraient uniquement «limitées aux seuls aspects techniques» de la réforme, il a néanmoins averti que le gouvernement prendrait «ses responsabilités» dans le cas où le débat venait à s'enliser. Selon lui, il ne fait aucun doute : «Le recours aux ordonnances permettra une large concertation.» Une déclaration qui a particulièrement été raillée sur les réseaux sociaux.
Le recours aux ordonnances permettra une large concertation
Si la mesure peut paraître moins brutale que le «49.3», puisque le parlement doit donner son feu vert à la réforme proposée, elle permet néanmoins d'éviter le débat à l'Assemblée. En outre, il s’avère peu probable que le parti présidentiel, majoritaire, entre en rébellion contre l’exécutif. Partant de ce constat, de nombreux internautes ont souligné le caractère antinomique de la phrase d'Edouard Philippe, en créant le hashtag #PoseTaPhilippade.
«Le recours massif aux licenciements permettra à chacun de disposer de plus de temps libre et de rééquilibrer sa vie de famille» ironise un internaute, en référence à la future réforme de l'assurance chômage qui doit durcir les sanctions envers les chômeurs.
«Supprimer l'école permettra de supprimer l'échec scolaire», a tweeté une autre internaute alors que le gouvernement a récemment annoncé les réformes qu'il entendait mener pour améliorer le niveau scolaire des élèves.
Enfin, toujours dans le même registre, un autre tweet a fait référence à la très controversée décision de l'exécutif de baisser de cinq euros le montant de l'aide personnalisée au logement : «La baisse des APL permettra aux étudiants de manger moins de pâtes et plus de nouilles.»