France

Farid Benyettou, le repenti du djihad (REPORTAGE EXCLUSIF)

Après avoir purgé sa peine, l'ancien mentor des frères Kouachi tente de se réinsérer et de reprendre une vie presque normale, mais la société reste méfiante vis-à-vis des repentis, son passé le rattrape et il ne peut exercer son métier d'infirmier.

Farid Benyettou, l’ancien mentor de Chérif Kouachi, tristement célèbre pour avoir commis l’attentat contre Charlie Hebdo, a été arrêté en 2005 et condamné en 2008 pour association de malfaiteurs en vue de préparer des attentats terroristes avant d’être arrêté de nouveau en 2011.

L'ancien émir de la filière des Buttes-Chaumont qui recrutait des jeunes pour rejoindre l’organisation terroriste al-Qaida, notamment en Irak, a publié son témoignage sous la forme d'un livre, Parole d’un repenti du djihad, dans lequel il retrace son itinéraire tumultueux. A la faveur d’un entretien accordé à RT France, il revient sur cette période de sa vie.

Je ne pourrais pas dire que je n’ai pas de sang sur les mains

L’ancien djihadiste, qui ne nie pas avoir été responsable de l’endoctrinement de terroristes, parmi lesquels les frères Kouachi, a néanmoins confié «qu’il y avait une partie de [lui] qui condamnait ce qui se passait et une autre partie qui [lui] disait qu’il aurait pu être dans ce commando». Il a en outre ajouté : «Même si je n’ai pas pris les armes personnellement, je ne pourrais pas dire que je n’ai pas de sang sur les mains.»

J’ai défendu cette idéologie

Concédant que l’idéologie qu’il a contribué à diffuser amenait «à la négation de l’autre […] à la destruction de tous ceux qui pensent différemment», il a assumé en avoir défendu les thèses pendant des années.

Alors que la problématique de la gestion du retour des anciens djihadistes français de Syrie et d’Irak se pose plus que jamais, le gouvernement a présenté le 23 février un «plan national de prévention contre la radicalisation» pour lutter contre le développement du djihadisme sur le territoire. Plusieurs mesures comme une meilleure détection et prise en charge des détenus radicalisés, ou encore un contrôle renforcé des écoles hors contrat, ont été annoncées.

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