Invité à s'exprimer au micro de RTL le 26 février, Jean-Marie Le Pen a annoncé qu'il avait finalement décidé de ne pas se rendre au congrès du Front national (FN) qui se déroulera les 10 et 11 mars à Lille.
Le 9 février, la cour d'appel de Versailles avait confirmé l'exclusion de Jean-Marie Le Pen du Front national et Steeve Briois, secrétaire général du parti frontiste, avait assuré que l'accès au congrès lui serait refusé.
Jean-Marie Le Pen en avait fait un casus belli et avait derechef annoncé qu'il participerait bien au congrès, car si la cour d'appel de Versailles avait confirmé son exclusion du parti prononcée en août 2015, elle avait en revanche jugé que cela n'avait «pas d'effet sur sa qualité de président d'honneur», car les statuts du FN ne prévoient pas qu'elle soit réservée «aux seuls adhérents».
Je ne veux pas être complice de l'assassinat du Front National qui va s'y dérouler
Dans une lettre ouverte à sa fille, Marine Le Pen, présidente du FN, il avait déclaré : «Un de tes amis, Monsieur Briois, a fait savoir qu'il m'interdirait de vive force l'entrée du congrès. Si nous descendions à ce niveau de réflexion, ce sera la bagarre de rue entre nous : d'excellents militants seraient blessés, le front et son image ne s'en remettraient pas et l'opposition nationale se déconsidérerait sans remède.»
Mais cette fois, le pilier historique du mouvement nationaliste raccroche les gants et déclare qu'il n'ira pas au congrès : «Je ne veux pas être complice de l'assassinat du Front National qui va s'y dérouler, [...] je demande à tous mes amis qui souhaitaient venir à Lille pour me soutenir, de ne pas le faire. Je n'irai pas à Lille, parce que je ne veux pas être complice de l'opération de force qui a été annoncée par le secrétaire général M. Briois [...] On ne perturbe que ce qui existe et malheureusement c'est en voie de cessation d'existence.»
Je pense que c'est la mort du FN et j'en suis infiniment triste
Jean-Marie Le Pen, qui publie, le 1er mars, le premier tome de ses mémoires, lâche sur son parti : «Je pense que c'est la mort du FN et j'en suis infiniment triste [...] cette grande aventure me paraît compromise par les volontés de Marine Le Pen.»
Le président d'honneur du FN est vent debout contre la refonte du parti annoncée par sa fille, notamment concernant le changement de nom du parti qui sera probablement annoncé lors du prochain congrès et qui, selon les informations de L'Express, pourrait être «Nouveau Front».
Dans un entretien accordé au Journal du dimanche publié le 18 février, Jean-Marie Le Pen avait estimé que rebaptiser le FN était «inacceptable et suspect» et que cela constituait «une trahison de l'histoire».
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