France

Sortie de l'UE, lutte contre l'immigration : à Arras, Les Patriotes restent sur les fondamentaux

Pour le lancement officiel de sa formation politique, Florian Philippot n'a pas rompu avec les positions qu'il défendait au sein de son ancien parti. Nouveauté toutefois par rapport à ses années FN, il a envoyé quelques piques aux frontistes.

Le 18 février, Florian Philippot, ancien numéro deux du Front national qui avait quitté le parti pour fonder son propre mouvement, a choisi Arras dans le Pas-de-Calais, pour tenir le congrès fondateur des Patriotes devant environ 500 militants.

Dans une région particulièrement confrontée à l'afflux de migrants, Florian Philippot a abordé la thématique de l'«immigration massive», un phénomène qui ne peut selon lui «plus durer». Estimant qu'il existe à ce sujet un «consensus populaire», il s'est interrogé : «Pourquoi les élites ne l'entendent-elles pas ?»

Opposition à Macron... et au FN

Invité de marque du discours du président des Patriotes, le président de la République a été ciblé à plusieurs reprises. Comme lors de ses années FN, Florian Philippot s'est présenté en opposant du gouvernement. «Le macronisme est une bulle de com' gonflée à l'hélium médiatique», a-t-il notamment lancé. Affirmant que le vainqueur de la présidentielle avait «mis sous sa bannière les mondialistes de droite, de gauche, du centre», il a proposé de «rassembler des femmes, des hommes, de gauche, du centre, de droite, ou qui ne se reconnaissent plus du tout dans ce clivage, et veulent se battre pour la France».

Jugeant les socialistes «en bout de course», les Républicains «divisés comme jamais» et critiquant le manque de clarté de la France insoumise «sur l'Europe [et] sur l'islamisme», le dirigeant des Patriotes s'en est pris à ses adversaires politiques. Et il n'a pas fait d'exception pour son ancien parti, le Front national, le jugeant «embourbé, perdu» et l'accusant de chercher à «faire vivre la petite boutique» tout en évitant les «débats de fond» sur l'Union européenne.

«Macron obéit parfaitement aux ordres de l'Union européenne, cette Europe du fric pour quelques-uns et de la précarité pour tous», a-t-il encore martelé, rappelant sa proposition de sortir de l'Union européenne et de l'euro.

Un credo qui ne faisait pas l'unanimité au Front national, où plusieurs cadres du parti avaient tenu cette ligne comme un facteur important dans la défaite de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. Désormais président de sa propre formation, Florian Philippot mise donc toujours sur ses fondamentaux.

Lire aussi : «Fini les listes avec un centenaire, un clochard et un mort» : le FN se prépare aux municipales