France

Macron : en cas de preuves avérées d'attaques chimiques, la France «frappera» en Syrie

Concédant qu'aucune preuve d'utilisation d'armes chimiques contre les civils n'a été établie, le président français a affirmé que la France frapperait en Syrie en cas de «preuves avérées». Une ligne rouge qu'il avait évoquée quelques mois plus tôt.

«Si [la France] a des preuves avérées que des armes chimiques proscrites sont utilisées contre les civils [en Syrie par le gouvernement], nous frapperons», a réaffirmé le 13 février Emmanuel Macron devant l'Association de la presse présidentielle.

«Nous frapperons l'endroit d'où ces envois sont faits ou là où ils sont organisés. La ligne rouge sera respectée», a précisé le président de la République. «Mais aujourd'hui nous n'avons pas, de manière établie par nos services, la preuve que des armes chimiques proscrites par les traités ont été utilisées contre les populations civiles», a-t-il ajouté.

«Je l'ai redit au président [russe Vladimir] Poutine, en [lui] demandant d'être très clair avec le régime syrien, qui a réaffirmé qu'il n'utilisait pas d'armes chimiques», a-t-il déclaré dans des propos rapportés par Europe 1. «Mais nous le surveillons», a-t-il lancé à l'attention du gouvernement syrien. «Dès que la preuve sera établie je ferai ce que j'ai dit», a-t-il prévenu tout en martelant que la priorité était «la lutte contre les terroristes, les djihadistes».

Lors de la visite du chef d'Etat russe à Versailles en mai 2017, Emmanuel Macron avait en effet défini «une ligne rouge très claire : l'utilisation d'armes chimiques, par qui que ce soit». Il avait précisé que «toute utilisation d'armes chimiques fer[ait] l'objet de représailles et d'une riposte immédiate».

Depuis le début de l'année 2018, les Occidentaux accusent Damas d'avoir à plusieurs reprises bombardé avec des barils de chlore les populations d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, et de la région de la Ghouta à l'est de Damas, notamment. Les allégations reposent néanmoins sur des informations fournies par le controversé Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé au Royaume-Uni, mais aussi par les non-moins controversés Casques blancs.

Le gouvernement syrien a pour sa part démenti fin janvier avoir utilisé des armes chimiques. Moscou a dénoncé de son côté une «campagne de propagande», visant à accuser le gouvernement syrien d'attaques dont «les auteurs ne sont pas identifiés».

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