France

La mobilisation des agriculteurs contre la réforme des zones défavorisées ne faiblit pas

En décidant d'exclure de nombreuses communes des zones défavorisées pour satisfaire aux critères de Bruxelles, le gouvernement a déclenché la colère des agriculteurs. D'abord dans le sud du pays, les blocages se multiplient désormais dans le centre.

Les mouvements de protestation des agriculteurs se multiplient en France contre la réforme des zones défavorisées – la nouvelle carte des communes pouvant percevoir des aides, notamment l’indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN) – que le gouvernement va présenter à Bruxelles avant le 1er mars.

Le gouvernement s'est en effet décidé à supprimer ce statut pour de nombreuses communes afin de remplir les conditions posées par Bruxelles. A savoir ne pas dépasser l'enveloppe d'un milliard d'euros (dont 250 millions financés par le budget français) consacrée à l'ICHN, mais aussi ne pas rendre éligibles plus de 10% des surfaces agricoles du pays.

Des actions suivies d'effets en Occitanie

Ce dernier point constitue un véritable casse-tête pour le gouvernement, qui s'est donc retrouvé face à des mouvements de la part des agriculteurs les plus touchés par la réforme, en premier lieu en Occitanie. Depuis fin janvier, de nombreuses actions se sont tenues dans le Tarn-et-Garonne, le Lot-et-Garonne et la Haute-Garonne, avec des blocages de stations de ski pyrénéennes, ou encore de l'autoroute aux abords de Toulouse.

A tel point que le gouvernement a finalement accepté de revoir sa copie et de réintégrer certaines communes. «Le ministère dit qu'ils sont en train de refaire des simulations avec quelques critères proposés par l'Occitanie, ce qui nous permettrait de re-rentrer 345 communes par rapport à la carte du 20 décembre, qui en excluait 508», s'est satisfait Sophie Misiak, directrice de la FRSEA, la branche régionale de la FNSEA, à l'AFP.

La fronde s'étend

Mais tout le monde n'est pas aussi bien loti et la fronde s’est depuis étendue au Loiret, au Cher, à l'Indre-et-Loire, et se révèle particulièrement vive dans le sud de l’Aube, l’Aveyron ou le Gers. Pour le deuxième jour consécutif, la ville d'Auch est par exemple toujours bloquée, et la circulation est très fortement perturbée dans et autour de la capitale gersoise.

Interrogé par RT France, le président de la FDSEA du Gers Christian Cardona a espéré que cette action amènerait le gouvernement à appliquer «des critères qui correspondent à la réalité du terrain», et qu'il reviendrait donc sur le nouveau zonage qui exclut 74 communes des zones défavorisées.

«L'économie majeure de ce département, c'est l'économie agricole. A terme, c'est l'ensemble de l'économie qui est touché», a-t-il fait valoir, soulignant que le revenu des agriculteurs dépendait des aides, et que sans elles, l'élevage disparaîtrait purement et simplement du secteur.

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