France

En France, en 2030, polluer coûtera quatre fois plus cher qu'aujourd'hui

A la dernière minute, mercredi soir, les députés ont rajouté à la loi sur la transition énergétique une disposition qui prévoit de quadrupler le montant de la taxe carbone d'ici à 2030.

En France, polluer va coûter très cher.... en 2030. Définitivement adoptée mercredi soir, la loi sur la transition énergétique a pour objectif pour faire baisser la part du nucléaire et faire augmenter celle des énergies renouvelables, qui devront représenter 32% de l'électricité en France en 2030.

Mais surtout, cette loi entend aussi faire payer les consommateurs les plus polluants. Ainsi, au dernier moment, mercredi soir, lors des ultimes débats et contre l'avis du gouvernement, les députés ont voté la validation d'un amendement du Sénat qui prévoit la hausse de la taxe carbone. Et une hausse massive de cette taxe qui s'applique sur la consommation de produits énergétiques polluants comme les carburants, le charbon, le gaz ou le fuel. L'objectif est ainsi de multiplier par quatre d'ici à 2030 le prix de la tonne de carbone produite. 

Initialement fixée à 7 euros la tonne de CO2 lors de sa création, la taxe carbone coute aujourd'hui 14,5 euros par tonne. Et en 2030, si cette loi est toujours en vigueur, la tonne de CO2 coutera 100 euros.

Pour les consommateurs, qui payent déjà cette taxe carbone environ 4 centimes par litre de diesel, et 3,4 par litre d'essence, cela représentera une hausse substantielle : en 2022, elle devrait se monter à 9 centimes par litre de diesel, et 7 par litre d'essence. Ségolène Royal a promis que cette hausse serait compensée par la baisse d'autres taxes, afin de ne pas grever le budget des ménages.

Cette hausse de la taxe carbone rajoutée à la dernière minute n'a en tout cas pas fait que des heureux. L'Organisation des transporteurs routiers européens a ainsi affirmé que cette nouvelle taxe pourrait couter 300 millions d'euros aux PME du transport routier français. «Cette décision, loin de pérenniser un financement serein des infrastructures de transport en France, va faire peser une nouvelle charge de 300 millions d'euros sur les PME de transport routier françaises en continuant de laisser circuler gratuitement sur nos routes trois camions étrangers sur quatre», explique ainsi l'organisation.

La France a voté cette loi alors qu'elle accueillera, à la fin de l'année, le sommet sur le climat des Nations Unies.