France

Service national universel : un rapport parlementaire épingle le projet de Macron, jugé trop coûteux

Près de neuf mois après son élection, Emmanuel Macron peine à définir les contours du service national universel. Alors que les rapports se multiplient, la promesse du candidat Macron à la présidentielle vire au casse-tête.

Le rapport aurait «beaucoup énervé Emmanuel Macron», d'après Les Echos daté du 4 février qui cite un expert du projet de service national universel, promesse de campagne présidentielle. Commandé par le Premier ministre Edouard Philippe à la Commission de la Défense de l'Assemblée nationale, le document ne serait pas allé dans le sens souhaité. Selon le quotidien économique, les auteurs auraient en effet exprimé d'«importantes réserves», et s’inquiéteraient du coût de fonctionnement du nouveau service, estimé à entre 2,4 et 3 milliards d'euros. Selon les Echos, la publication du document plutôt embarrassant aurait d'ailleurs été reportée sine die.

Le rapport de la Commission de la Défense de l'Assemblée nationale fait écho à celui du Sénat, publié en juin 2017. Ses auteurs, Jean-Pierre Raffarin et Daniel Reiner, soulignaient déjà la faiblesse du dispositif quant à ses objectifs militaires ainsi que son coût. «Le projet de service national universel, tel que les contours en ont été présentés, relève bien davantage d'un projet de société que d'un enjeu de défense», déploraient-ils alors. 

Le 30 janvier dernier, s'exprimant lors de ses vœux aux forces vives de la Nation et aux corps constitués, Emmanuel Macron a annoncé avoir commandé un autre rapport pour avril 2018, confié à un groupe de travail. «Le service national universel sera ce moment où la République dira à notre jeunesse que l'engagement pour les autres est le plus sûr moyen de se réaliser soi-même», avait alors martelé le président de la République.

Afin de réaliser la promesse du candidat Macron de ré-instaurer sous une forme – très édulcorée – le service national suspendu par Jacques Chirac en 1997, plusieurs scénarios sont envisagés. Les internats des lycées et des collèges pourraient ainsi être mis à contribution afin de loger les jeunes pendant les vacances d'été, ce qui nécessiterait de mobiliser les personnels éducatifs.

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