France

Législatives partielles : la droite sur un nuage, LREM en recul, le PS à bout de souffle

Lors du premier tour des législatives partielles qui se sont déroulées dans le Val d'Oise et le territoire de Belfort, l'abstention a remporté le match. Seuls Les Républicains ont su mobiliser leurs électeurs.

Le 28 janvier, deux premiers tours d'élections législatives partielles avaient lieu en France : dans les premières circonscriptions du Val d'Oise et du territoire de Belfort. Dans le Val d'Oise, le scrutin a surtout été marqué par une très forte abstention, avec seulement 20,33% de participation.

Isabelle Muller-Quoy, candidate de La République en marche (LREM), dont l'élection avait été invalidée en novembre dernier, se retrouve au coude-à-coude avec le candidat des Républicain (LR), Antoine Savignat, qu'elle devance de moins de six points (29,28% pour LREM contre 23 23,67% pour LR). La marcheuse avait pourtant récolté 35,9% des voix en juin.

En queue de cortège, dans ce département de la grande couronne parisienne traditionnellement marqué à droite, la candidate France insoumise (LFI) Leïla Saïb a réalisé le modeste score de 11,47%, une encolure devant le frontiste Stéphane Capdet (FN) à 10,11%.

Ce dernier a dû concéder quelques points aux deux autres formations de la droite dure : les Patriotes de Florian Philippot et l'Union des Patriotes de Carl Lang et Jean-Marie Le Pen. Cette division a permis aux Insoumis de remonter en troisième place alors qu'ils n'occupaient que la quatrième place en juin 2017.

Revers monumental pour le PS à Belfort

Dans la première circonscription du territoire de Belfort, le Parti socialiste a essuyé un véritable camouflet en cumulant seulement 2,6% des suffrages sur les terres historiques de l'ancien ministre de gauche Jean-Pierre Chevènement.

Malgré le soutien des communistes (PCF), la candidate de la France Insoumise (LFI), Anaïs Beltran, a fini la course avec presque un point de moins que lors du dernier scrutin, à 11,6%.

L'abstention a atteint un niveau bien supérieur à celui de juin 2016. Là où près de 50% des votes avaient été exprimés en juin 2017, seulement 29% des électeurs ont cette fois fait le déplacement.

Le parti de Florian Philippot rate le virage et finit dans la glissière avec 2%

Les Patriotes de Florian Philippot, représentés par Sophie Montel, finissent en bas de tableau avec seulement 2% des votes dans cette course qui les opposait pour la première fois à leurs frères ennemis du Front National (FN). Le parti de l'ancien bras droit de Marine Le Pen passe même derrière le parti de Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France (3,8%) et finit loin derrière le FN qui réalise un score de 7,5%.

Du côté de la droite traditionnelle belfortine, LR remporte largement cette première manche avec 39%, c'est-à-dire 16 points de mieux qu'en juin. C'est mieux que Christophe Grudler, le candidat Modem soutenu par Christophe Castaner, qui a vu son score chuter de 31% à 26% entre le premier tour de juin et celui de janvier. 

Les chefs de file veulent y croire

Malgré une forte abstention, sur les réseaux sociaux, les soutiens emblématiques des candidats se sont félicités des scores de leurs poulains.

Richard Ferrand, patron des marcheurs à l'Assemblée nationale, a ainsi estimé que la candidate du Val d'Oise avait réalisé un «résultat très encourageant».

Jean-Luc Mélenchon a quant à lui salué la performance de la candidate de son parti qui «passe troisième, nettement devant le FN» sur le territoire de Belfort.

Le candidat FN de la première circonscription du territoire de Belfort, Jean-Raphaël Sandri, a déploré une «participation marginale», mais a tenu à remercier «ses nombreux militants venus [le] soutenir lors de cette intense campagne». Sur le compte Twitter officielle du FN, en revanche, pas un mot...

Aux Patriotes, malgré l'échec cuisant, on veut continuer à y croire. La candidate, bien silencieuse, a ainsi retweeté la publication d'un soutien : «Après quatre petits mois d’existence, le parti des Patriotes est devant l’UPR (10 ans), fait jeu égal avec le PS (112 ans), est à 1 point de DLF (17 ans) et se place 5 points derrière le FN (45 ans). Alors oui c’est une défaite, mais une défaite encourageante.»

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