France

«L'Emission politique» : Wauquiez convainc ses rangs sur l'immigration, le FN dénonce son hypocrisie

Le président des Républicains a réitéré sur France 2 qu'il ne souhaitait pas laisser le monopole de l'immigration au Front national. Un virage à droite qui convainc au sein de son parti, mais qui est jugé hypocrite par le FN.

Invité de L'Emission politique sur France 2 le 24 janvier, le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez a défendu les thèmes qui lui ont permis d'être élu à la tête du parti de droite, revenant notamment sur ses positions concernant l'immigration, qui flirtent pour certains avec les idées du Front national.

«Ça fait trop d'années que la droite a capitulé, qu'elle a renoncé à aborder un certain nombre de thèmes», a-t-il justifié, souhaitant «remettre à plat» la totalité de la politique d'immigration, «sans tabou, avec un objectif simple : la France ne peut plus accueillir autant d'immigration chaque année».

Des propos qui ont été loués au sein de son parti, l'eurodéputée Nadine Morano estimant qu'il s'agissait d'un retour aux valeurs défendues par l'ancêtre de LR, le RPR (Rassemblement pour la République).

Valérie Boyer, députée LR des Bouches-du-Rhône, a pour sa part assuré qu'il n'était «ni digne ni humain» d'accueillir autant de personnes sur le territoire, se demandant pourquoi la question du trafic d'êtres humains n'était jamais soulevée lorsqu'il était question d'immigration.

Pour Guillaume Pelletier, vice-président de LR qui a retweeté le message d'un jeune militant, Laurent Wauquiez a raison de ne pas laisser «le monopole de l'immigration» au Front national.

Du côté du Front national (FN), le son de cloche est tout autre. Utilisant le mot-clé «le vrai Wauquiez», le sénateur Stéphane Ravier a dénoncé l'hypocrisie du président de LR, dont le gouvernement auquel il a appartenu «avait laissé rentrer 1,1 million d’immigrés en France, plus que sous [Lionel] Jospin».

Malgré ses positions jugées proches du FN sur cette question, Laurent Wauquiez a répété sur la plateau de France 2 qu'il ne souhaitait pas d'une alliance avec le parti frontiste. De quoi tirer une réflexion acerbe du député du Nord Sébastien Chénu (FN), qui résume la position du président LR ainsi : «Je veux vos voix mais pas vos gueules.»

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