«Après nos entretiens d’hier et d’aujourd’hui, notre conviction est faite : l’Etat refuse de reconnaître et de prendre en compte la dimension politique de la question corse. Dans ces conditions, nous appelons dans les prochains jours à la tenue d’une grande manifestation populaire», a tweeté le leader autonomiste après avoir été reçu le 23 janvier par le Premier ministre, Edouard Philippe, et le lendemain par le président du Sénat, Gérard Larcher.
«Aujourd'hui on est dans une situation d'impasse», a également déclaré Gilles Simeoni sur Canal+, affirmant que le seul qui pouvait débloquer cette situation était le président de la République. Le nationaliste corse a cependant réitéré son attachement au dialogue en affirmant : «Nous resterons sur ce chemin.»
Le président indépendantiste de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, qui a participé à ces rencontres à Paris avec Gilles Simeoni, a tweeté le même message muni d'une photo des deux élus corses, visages fermés.
«Nous voyons bien en rapprochant ce qui a été dit hier soir et ce qui nous a été dit aujourd'hui par le président du Sénat, que les autorités publiques parisiennes se sont mises d'accord pour opposer à nos revendications une fin de non-recevoir. Sur toutes les questions essentielles, on nous dit soit que ce n'est pas possible, soit on nous entraîne sur des processus juridiques qui sont très insuffisants», a regretté le leader indépendantiste sur TV5.
«Paris, de manière générale, ne prend absolument pas en compte le fait démocratique, ce qui a été exprimé par les Corses en décembre dernier par leur vote», a-t-il ajouté.
Le 23 janvier, le président du Sénat Gérard Larcher a réaffirmé son opposition au statut de résident et à la co-officialité de la langue corse tout en assurant que le Sénat serait «à la fois garant de l’unité nationale et initiateur de libertés nouvelles accordées à nos territoires».
Le 22 janvier, après s'être entretenu avec Edouard Philippe, Gilles Simeoni avait affiché sa déception. Selon lui, le gouvernement n'est pas allé plus loin dans la prise en compte des demandes et revendications exprimées par les nationalistes. Il avait souhaité que le président Macron «donne le la» sur ce que sera la position du gouvernement et de l'Etat concernant le rapport à la Corse.
La visite du président sur l'île de Beauté le 6 février pour les commémorations de l'assassinat, il y a 20 ans, du préfet Claude Erignac risque d'être mouvementée.
La ministre de la Justice sifflée et huée devant la prison de Borgo (VIDEOS)