France

Fraude fiscale, ostentation... Twitter se gausse du sommet #ChooseFrance d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a convoqué à Versailles 140 dirigeants de multinationales. Ce sommet, #ChooseFrance, a fait l’objet de détournements taquins sur Twitter, faisant référence notamment à l'évasion fiscale dont souffrirait particulièrement le pays.

Ils n'étaient pas moins de 15 ministres à accueillir, aux côtés du président Emmanuel Macron, 140 dirigeants de grandes entreprises mondiales, le 22 janvier au château de Versailles. L'objectif de #ChooseFrance («Choisissez la France»), ce raout du business : attirer les investissements étrangers en France.

Si l'occasion était donc pour les autorités de présenter l'Hexagone sous un jour radieux, nombre d'internautes s'en sont donnés à cœur joie, sur Twitter, pour ironiser sur le sommet et son objectif. Certains d'entre eux se gaussent en particulier de la supposée attractivité de la France, qu'ils considèrent propice à l’évasion fiscale ou encore inégalitaire...

Un sommet royal pour séduire les dirigeants étrangers

Parmi les dirigeants d'entreprise conviés figuraient James Quincey, le président directeur général de Coca Cola, Jesper Brodin, celui d'Ikea, Lloyd Blankfein, à la tête de Goldman Sachs ou encore Sheryl Sandberg, la n°2 de Facebook... L’Elysée a expliqué : «Sur la route [du sommet économique] de Davos, nous avons profité du fait que les leaders économiques venaient en Europe pour faire un stop à Paris et inviter 100 PDG des plus grands groupes mondiaux et construire avec eux 100 projets pour la France.»

En 2014, François Hollande, à l'occasion de son «conseil de l’attractivité», n’avait lui attiré que 34 dirigeants. Cette rencontre d'une toute autre ampleur, organisée avec faste dans le palais de Louis XIV, sera l’occasion pour quelques grands patrons étrangers d’annoncer des investissements dans l’Hexagone. Par exemple, le fabricant automobile japonais Toyota insufflera 400 millions d’euros et créera 700 emplois dans son usine d'Onnaing (Nord). Facebook investira 10 millions et formera 65 000 personnes.

Pour le président de la République, c’est l'occasion de démontrer que ses réformes serviront à dynamiser l’emploi, en particulier les nouvelles dispositions sur les bénéfices des sociétés, dont l'impôt doit passer de 33% en 2017 à 25% à la fin de son mandat.

#ChooseFrance : Twitter se moque de Versailles... et de la fraude fiscale  

Sur la forme, certains utilisateurs de Twitter se sont insurgés de l'utilisation de mots anglais pour baptiser ce mini-Davos versaillais.

Cet utilisateur de Twitter estime par exemple que «défendre le génie français peut se faire en langue française».

 

D'autres internautes s'en sont pris au symbole, royal et à leurs yeux pompeux, que représente Versailles. Avec le jeu de mots «#ShoesFrance», ce tweet affiche par exemple les souliers du roi Soleil...

Cette autre internaute illustre l'arrivée d'Emmanuel Macron à cette réunion d'entrepreneurs... de manière royale.

Un utilisateur de Twitter a une pensée pour les grands patrons si convoités par Emmanuel Macron, qui sont aussi selon lui ces dirigeants qu'Elise Lucet, la rédactrice en chef de l'émission télévisée d'investigation Envoyé Spécial, rêverait de piéger pour une interview, sur «l'origine des produits, le travail des enfants ou l'optimisation fiscale».

Cet utilisateur de Twitter estime que ce sommet est une réunion de «marionnettistes» occupés à défendre leurs intérêts. 

Par ailleurs, maints internautes se sont montrés scandalisés par la fraude fiscale et les dispositifs permettant aux entreprises basées en France de soustraire leurs bénéfices au fisc français. L'un d'entre eux explique en franglais : «Don't be afraid in France, you can licencier comme vous voulez and you pas être obligés to pay your impôts !»

Cet utilisateur de Twitter, usant du hashtag #ChooseFrance, conseille aux patrons du CAC 40 de choisir la France pour faire des bénéfices, puis de les rapatrier via l'Irlande ou le Luxembourg...

Le compte Twitter de La France insoumise (LFI) s'est mêlé à la déferlante de critiques contre cette offensive de charme vis-à-vis des multinationales, lançant : «En 2017, les 10% les plus riches détenaient plus de la moitié des richesses nationales alors que les 50% les plus pauvres se sont partagés seulement 5% du gâteau».

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