France

Valérie Pécresse annonce l’arrêt à la demande des bus de nuit pour protéger les femmes

La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a annoncé le 21 janvier l’expérimentation de l’arrêt des bus à la demande entre deux stations la nuit, afin de protéger les femmes des risques d'agressions.

La promesse de campagne de Valérie Pécresse pour les régionales de 2015 va enfin devenir réalité. La présidente de la région Ile-de-France (Les Républicains) a annoncé dans l’émission le Grand Jury-RTL le 21 janvier que la région allait, à titre expérimental, autoriser les bus à s’arrêter la nuit entre deux stations pour raccourcir le trajet des femmes jusqu'à leur domicile. Si l’expérience, testée sur une dizaines de lignes, s’avère concluante, elle pourra être étendue à tout le réseau noctilien. Toutefois, les hommes pourront également demander des arrêts impromptus.

«Pour les bus, il y a quelque chose de très spécifique qui m’a été demandé par les femmes, notamment dans les quartiers populaires, c’est la possibilité par expérimentation dès février d’arrêter les bus à la demande la nuit entre deux stations», a déclaré Valérie Pécresse. «L’intérêt est d’éviter ces agressions qui arrivent le soir sur le chemin du retour», a-t-elle détaillé. «Je suis responsable de la sécurité des femmes dans les transports», a-t-elle appuyé. Elle s'était notamment élevée contre la présence des frotteurs dans le métro dans un tweet du 11 janvier.

La disposition a été mise en œuvre avec la région Ile-de-France et le syndicat régional des transports (Stif), devenu depuis juin 2017 Ile-de-France-Mobilités. Le Stif avait voté le 22 mars dernier, lors de son conseil d’administration, cette nouvelle expérimentation pour les bus de nuit. «Le but : renforcer la sécurité des voyageurs, et notamment des femmes», explique-t-il sur son site.   

La ville de Nantes pilote sur le dossier bus de nuit

La ville de Nantes qui a mis en place la même expérimentation durant six mois en 2016, a décidé d’adopter cette mesure de manière définitive et propose depuis un an à tous les voyageurs, qu’ils soient hommes ou femmes, la descente à la demande à partir de 22h30. Durant la période de six mois de test, seuls 50 arrêts avait été demandés, et aucun abus n’avait été constaté. «Si cela rend service à 50 personnes, sans impact sur l’exploitation du réseau, je ne vois pas pourquoi on s’en priverait», avait commenté en mai 2016 Alain Boeswillwald, le directeur général de la société des transports en commun nantais.

Les annonces de Valérie Pécresse pour renforcer la sécurité

Outre les arrêts de bus à la demande, la présidente de la région Ile-de-France a présenté plusieurs autres mesures destinées à prévenir le harcèlement. Concernant les frotteurs, le numéro d'alerte, 3117 pour le téléphone et 31117 pour les SMS, permet de dénoncer les agressions et d’appeler à l’aide avec une rubrique spécifique pour le harcèlement. Géré par la SNCF depuis 2013, ce numéro d'urgence a été étendu à la RATP en mars 2017.

Une campagne de prévention et d’information sera déployée au printemps, pour que les témoins «aient le courage d’intervenir». Le renforcement de la présence humaine dans le métro se traduira par une augmentation du nombre de contrôleurs et des agents de sécurité, qui désormais «seront en civil». Valérie Pécresse a aussi annoncé que «tous les wagons ser[aient] vidéo-protégés», d'ici 2020 – un dispositif qui sera également installé à bord de tous les bus de la région.

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