France

Mais pourquoi la France renonce-t-elle à l'exposition universelle 2025 ?

Selon les informations du Journal du dimanche, le Premier ministre a envoyé un courrier aux différents acteurs français de la candidature à l'expo universelle de 2025 pour annoncer le retrait de la France, principalement pour des raisons financières.

Selon un article du Journal du dimanche (JDD), publié le 21 janvier, le Premier ministre a informé par courrier les parties concernées que la France renonçait à être candidate à l'organisation de l'Exposition universelle en 2025.

Pascal Lamy, ancien directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et président du Groupement d'intérêt public Expofrance 2025, a reçu ce courrier de deux pages dans lequel Edouard Philippe explique que cette décision est la sienne, en tant que chef du gouvernement : «J'ai décidé de ne pas donner suite à la candidature de la France à l'exposition universelle, qui sera retirée.»

Le «redressement des finances publiques» et les «faiblesses structurelles» mises en avant

Anne Hidalgo, maire de Paris, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, et Jean-Christophe Fromantin, président du comité de candidature, ont également reçu copie de ce courrier dans lequel Edouard Philippe évoque des raisons financières pour expliquer ce renoncement. Matignon a notamment pointé le «redressement des finances publiques», les «faiblesses structurelles» du projet, tout en assurant que le Premier ministre refusait de «grever l'avenir [...] d'engagements supplémentaires non maîtrisés.»

Par ailleurs, le Premier ministre français a estimé que «la poursuite de cette candidature ne saurait prospérer sans le recours à une garantie publique.» Pour mémoire, la France avait promis un modèle économique qui ne ferait pas «appel à de l'argent public», selon les propos du président du Groupement d’intérêt public en novembre 2017. 

Il s'agit justement du principal point de blocage mis en avant par le Premier ministre : «L'association n'a pas établi qu'il existe des acteurs prêts à s'exposer significativement au risque commercial de l'exposition.» C'est-à-dire que les partenaires privés ne se sont pas bousculés pour s'engager.

Je ne me retrouve pas dans cette France qui renonce, qui recule ou qui s'excuse

Jean-Christophe Fromantin, président du Groupement d'intérêt public et maire de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), a regretté cette décision sur Twitter et a assuré qu'il ne se retrouvait «pas dans cette France qui renonce, qui recule ou qui s'excuse», ajoutant à son tweet : «RV lundi.»

Pour Luc Carvounas, député socialiste du Val-de-Marne, cet abandon de la France est incompréhensible, mais il tente tout de même une explication en évoquant d'autres événements : «Alors que nous pouvions après le rugby en 2023 et les JO en 2024 recevoir le monde avec l’expo universelle en 2025, cette décision est incompréhensible.»

La candidature française avait été déposée en septembre 2017 auprès du Bureau International des Expositions (BIE) dont le siège est à Paris. L'association ExpoFrance 2025 bénéficiait du soutien de l'Etat mais aussi de la Ville de Paris, de la Région Ile-de-France et de la Métropole du Grand Paris.

Il ne reste que trois candidats, dont la ville d'Ekaterinbourg

Après que la France a jeté l'éponge, il ne reste que trois candidats en lice pour organiser l'exposition universelle de 2025 : la Russie (Ekaterinbourg), le Japon (Osaka) et l'Azerbaïdjan (Bakou).

La ville d'Ekaterinbourg a résumé son projet avec la profession de foi suivante : «Changer le monde : innovations et vie meilleure pour les futures générations».

«La Russie, en la personne de son président et des organes de pouvoir locaux et législatifs, assure que toutes les conditions nécessaires seront réunies pour que l’Exposition internationale de 2025 se déroule à la perfection et au plus haut niveau», a souligné le ministre russe de l'Industrie et du Commerce, Denis Mantourov.

La capitale de l'Oural est prête à fournir un terrain de 555 hectares pour cet événement, ce qui en ferait le plus grand dans l’histoire des expositions mondiales. 

Le choix du BIE ne sera connu qu'en novembre 2018.

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